Longtemps confondue avec la réalité augmentée (AR) et concurrencée par la réalité virtuelle (VR), la réalité mixte (MR) trouve aujourd’hui sa place : afficher la bonne information au bon endroit, dans le monde réel, et permettre d’agir immédiatement. Décryptage des notions et des progrès qui rendent l’usage crédible sur le terrain.
Réalité mixte, réalité virtuelle, réalité augmentée : trois approches, trois expériences
C’est un trio souvent mélangé. La réalité virtuelle (VR) coupe l’utilisateur du monde pour l’immerger dans un univers simulé. Très efficace pour s’entraîner à des situations rares ou dangereuses, elle excelle dès qu’il faut tout contrôler. La réalité augmentée (AR) reste dans le réel et ajoute des informations en surimpression — pratique pour l’orientation ou la notice rapide, surtout sur smartphone. Entre les deux, la réalité mixte (MR) s’ancre dans l’environnement : les objets numériques “tiennent” à leur place, se cachent derrière une machine, collent à une vanne. Le monde physique devient l’interface.
Le déclic : un affichage stable et une interaction naturelle
Ce basculement doit beaucoup à trois progrès. D’abord l’affichage : les casques filment le monde et le réaffichent presque sans délai, ce qui stabilise les éléments virtuels et permet de lire des schémas fins. Ensuite le suivi : regard et mains sont reconnus, il devient possible de pointer, pincer, valider sans manette. Enfin l’IA : elle identifie des formes usuelles (levier, bouton, zone à risque) et adapte l’aide en fonction du contexte.
Quand la MR s’impose… et quand la VR garde l’avantage
Sur l’équipement réel, la MR est à l’aise : formation “sur la machine”, procédures guidées, contrôle qualité, dépannage assisté. L’utilisateur conserve ses repères, perçoit les dangers, collabore avec un collègue sur place ou un expert à distance. La VR, elle, reste la meilleure option lorsqu’il faut simuler un environnement absent ou interdit — incendie majeur, espace confiné, simulation pédagogique intégrale et contrôlée.
Des bénéfices mesurables, pas des promesses
Les retours convergent : montée en compétences plus rapide (la consigne apparaît là où l’on agit), erreurs réduites, traçabilité facilitée (photos, validations, courts clips), décisions accélérées sur l’implantation d’équipements. À condition de rester simple : étapes courtes (idéalement moins de 90 secondes), visuels lisibles, et intégration aux outils existants (formation, maintenance, qualité).
Ce qu’il faut garder en tête
La MR ne remplace pas la VR ; elle la complète. Elle adresse les gestes et décisions dans le réel. C’est là que la technologie tient sa promesse : rendre le monde lisible et actionnable, sans détour par un écran externe ou un manuel.
