Réalité mixte & Numérique responsable : méthode simple, résultats mesurables

La réalité mixte peut améliorer sécurité, qualité et délais… tout en alourdissant l’empreinte numérique si le déploiement n’est pas cadré. L’objectif n’est pas de freiner l’usage, mais de viser le juste nécessaire : plus de valeur métier, moins de ressources consommées.

Le cadre : utilité d’abord, frugalité ensuite

La règle est simple : l’utilité métier (erreurs, arrêts, déplacements) doit couvrir l’empreinte induite (matériel, énergie, réseau, stockage). Cela suppose de cibler un irritant mesurable, de limiter l’outillage au besoin réel et de comparer des chiffres avant/après sur une période courte.

Matériel : durer plus, acheter moins

  • Réparabilité & support : pièces et batteries disponibles ; mises à jour de sécurité ≥ 36 mois.
  • Standards : compatibilité OpenXR pour réutiliser les contenus.
  • Parc raisonné : mutualisation, reconditionnement, filière DEEE tracée.

Contenus sobres, lisibles, réutilisables

  • Budgets graphiques raisonnés (polygones, textures), fovéation (technique qui détaille finement au centre du regard et moins en périphérie) quand disponible.
  • Réutilisation d’assets/gabarits ; versioning clair.
  • Mises à jour groupées (delta‑updates, compression), cache hors‑ligne.

Énergie & réseau : placer le calcul au bon endroit

  • Rendu local par défaut ; edge/PC sur site si modèles lourds ; cloud distant seulement si la valeur est avérée.
  • Réseau maîtrisé (Wi‑Fi bien couvert / 5G privée) ; veille et extinction automatiques activées.
  • Latence : viser un délai bas et régulier ; sinon, les repères « flottent » et la précision chute.

Données : utile et proportionné

  • Par défaut : enregistrement vidéo désactivé ; activation au cas par cas.
  • Rétention courte ; chiffrement en transit/au repos ; journalisation sobre.
  • RGPD : finalités explicites, droits d’accès, anonymisation quand possible.

Méthode express (5 étapes, sans usine à gaz)

  1. Cibler un irritant clair : un indicateur métier facile à mesurer (temps de réparation, erreurs d’assemblage, déplacements d’experts).
  2. Choisir un binôme usage/matériel : un cas d’usage, un casque réparable/supporté, contenus simples et réutilisables, rendu local par défaut.
  3. Piloter en court (4–6 semaines) : un site, une équipe pilote, créneau réseau vérifié ; MDM/EMM « light » (kiosque, mises à jour, chiffrement).
  4. Mesurer peu, mais bien :
    Bénéfices : erreurs ↓, arrêts ↓, déplacements ↓ (CO₂e si possible)
    Empreinte : kWh/session, poids moyen d’une scène, rétention (jours)
  5. Décider simplement :
    Go élargi si bénéfice > empreinte et si kWh/session et Mo/scène s’améliorent
    • Sinon : alléger contenus, rapprocher le calcul (edge/local), renforcer le réseau, puis retester 2–3 semaines

A retenir

Un projet MR « responsable » est un projet cadré et mesuré : des gains visibles (sécurité, qualité, délais, TRS/OEE) et une empreinte qui diminue au fil des itérations.

Réalité mixte : ce qui nous attend d’ici cinq ans

Moins de prototypes, plus d’intégrations. Les cinq prochaines années devraient ancrer la MR dans les métiers de terrain, portée par des casques plus confortables, une aide logicielle plus intelligente et des liaisons réseau plus fiables.

Des casques plus discrets, plus endurants

Les optiques progressent, les écrans gagnent en netteté : la lecture de petits schémas devient moins fatigante. Le poids se répartit mieux ; l’autonomie progresse. Surtout, la “vision caméra” du réel gagne en naturel : couleurs fidèles, faible délai, meilleure tenue en lumière difficile.

Une assistance utile, pas envahissante

L’intelligence artificielle n’a pas vocation à remplacer l’opérateur. Elle l’aide : signaler une anomalie visible, proposer l’étape suivante, dicter un compte rendu, résumer une intervention. Par souci de confidentialité, une partie des traitements restera sur site, sans sortie d’images vers l’extérieur.

Une assistance utile, pas envahissante

L’intelligence artificielle n’a pas vocation à remplacer l’opérateur. Elle l’aide : signaler une anomalie visible, proposer l’étape suivante, dicter un compte rendu, résumer une intervention. Par souci de confidentialité, une partie des traitements restera sur site, sans sortie d’images vers l’extérieur.

Des ponts plus simples avec les logiciels métier

Formation, maintenance, logistique, qualité : les connecteurs se généralisent. Objectif : éviter la double saisie, récupérer automatiquement preuves et validations, suivre la progression. La gestion de flotte (mises à jour, comptes, sécurité) s’industrialise au même rythme que pour les smartphones.

Où le marché va-t-il croître ?

Dans l’entreprise, d’abord : industrie, énergie, santé, construction, logistique. Partout où une erreur coûte cher ou un déplacement prend des heures, le retour sur investissement est visible. Côté grand public, la progression sera plus lente et s’appuiera sur des lunettes plus légères et des services utiles au quotidien.

Une méthode qui évite les impasses

Les projets qui durent ont trois points communs : un irritant mesurable choisi au départ (ex. MTTR), un pilotage IT clair (gestion de flotte, sécurité, réseau), et un pipeline de contenu capable de mettre à jour les procédures sans friction. POC court, pilote mesuré, déploiement par étapes — avec revue systématique des résultats.

Casques MR : les bons conseils pour choisir sans se perdre

Le “bon” casque dépend moins des mégapixels que du contexte d’usage : atelier, entrepôt, hôpital, bureau d’études. Affichage, capteurs, confort, réseau et intégration SI : ce qu’il convient d’examiner, puis un aperçu des principaux modèles.

Ce qui compte vraiment (et comment l’évaluer sans se tromper)

Affichage : voir net… longtemps

La définition “sur le papier” ne suffit pas. Les critères déterminants au quotidien sont :

  • Netteté utile : lecture d’un schéma dense, d’un couple de serrage en petits caractères, d’un repère de plan. Test pertinent : une notice en police 9–10 pts doit rester lisible sans effort prolongé.
  • Stabilité de l’image : lors des mouvements de tête, l’overlay doit rester parfaitement aligné à l’objet, sans flottement.
  • Couleurs et dynamique : lisibilité maintenue en atelier sombre, sous néons ou en forte luminosité.
  • Fatigue visuelle : au-delà de 30 minutes, absence de gêne oculaire ou de scintillement perceptible.

À tester : lecture de petits textes ; superposition millimétrée sur une pièce réelle ; alternance sombre/clair.
Vigilance : un rendu flatteur en salle de démo ne préjuge pas du confort en environnement industriel.

Capteurs : ancrage fiable, gestes reconnus

La MR repose sur la cartographie 3D de l’environnement. Points clés :

  • Ancrage : une annotation posée sur une vanne doit rester au même endroit dans le temps et être cohérente pour plusieurs utilisateurs.
  • Suivi du regard : utile pour sélectionner sans cliquer et pour concentrer la netteté là où se porte l’attention, y compris avec lunettes correctrices.
  • Suivi des mains : suffisant pour pointer et saisir ; recours aux manettes pour les gestes très précis ou en faible luminosité.

À tester : dépôt d’un « post-it virtuel » puis retour différé ; rotations répétées et contrôle de la dérive ; comparaison main nue vs gants fins.
Vigilance : environnements très mobiles (palettes, chariots) → prévoir marqueurs ou recalibrages périodiques.

Puissance de calcul : embarquée, PC ou « bord de réseau »

Trois architectures dominent :

  • Embarquée (autonome) : déploiement simple, adaptée à la majorité des usages terrain ; limites sur les modèles 3D très lourds.
  • PCVR (PC obligatoire/optionnel) : pertinente pour le rendu riche (CAO détaillée, jumeaux numériques), avec contrainte câble ou Wi-Fi très stable.
  • Edge/Cloud rendering : calcul externalisé et image “streamée” ; efficace à condition que le délai de bout en bout reste bas et régulier (rendu/streaming + réseau), faute de quoi les repères “flottent” et la précision chute.

À tester : un modèle 3D issu de l’activité réelle, avec 2–3 utilisateurs simultanés.
Vigilance : le cloud ne compense pas un Wi-Fi/5G locale insuffisamment maîtrisé.

Réseau : l’invisible décisif

Pour la télé-expertise et le rendu distant, la stabilité prime sur le débit théorique :

  • Wi-Fi d’atelier : cartographier les zones mortes et la charge aux heures de pointe.
  • 5G privée / QoS : utile sur grands sites ou pour des flux vidéo multiples.
  • Hors-ligne : procédures en cache, traces stockées puis synchronisées.

À tester : appel d’assistance aux extrémités du site ; envoi différé d’un enregistrement.
Vigilance : proxys, VLAN, certificats — impliquer l’IT dès le cadrage.

Confort, hygiène, sécurité : la réalité du poste

Au-delà du poids, la répartition des masses conditionne le confort.

  • Confort dynamique : stabilité lors de mouvements, accroupissements, inclinaisons.
  • Port prolongé : absence de gêne cervicale ou frontale à 30 minutes.
  • Hygiène : mousses lavables, consommables d’hygiène, gestion multi-utilisateurs.
  • Compatibilité EPI : visières, bouchons, casquettes, lunettes correctrices — à vérifier en conditions réelles.
  • Environnements spéciaux : poussières, ATEX, températures extrêmes — coques/housses ou procédures dédiées.

À tester : micro-mission terrain de 20–30 minutes.
Vigilance : un dispositif convaincant sur 5 minutes peut devenir pénalisant sur une séquence complète d’assemblage.

Intégration SI : du prototype à la flotte

Sans gestion de flotte, les pilotes restent isolés.

  • Mobile Device Management (MDM) / Enterprise Mobility Management (EMM) : inventaire, mises à jour, “kiosque” applicatif, effacement à distance.
  • Sécurité : SSO, certificats, chiffrement, politiques d’enregistrement et de journalisation.
  • Connecteurs : LMS (formation), GMAO (maintenance), WMS (logistique), QMS (qualité) pour éviter la double saisie.
  • Traçabilité : localisation et gouvernance des photos/vidéos/validations, droits d’accès et durées de conservation.

À tester : création automatisée d’un compte, publication d’une procédure, remontée d’une preuve dans un outil métier.
Vigilance : définir le run (rôles, SLA, gestion des incidents) avec DSI et métiers.

À retenir : le bon casque est celui des postes réels

La sélection doit s’appuyer sur : confort à 30 minutes, lisibilité des documents métier, stabilité des repères dans les ateliers et simplicité d’exploitation (MDM, mises à jour, connecteurs). Un modèle “très puissant” mais mal intégré ou mal accepté ne délivrera pas la valeur attendue.

Mini-checklist d’achat

  • Autonomie : autonome requis / PCVR accepté.
  • Usage principal : formation in situ / maintenance / contrôle / logistique / revue d’implantation.
  • Tests : 30 minutes en conditions réelles avec contenus internes.
  • SI : MDM, SSO, politiques d’enregistrement, connecteurs (LMS, GMAO, WMS, QMS).
  • Réseau : zones critiques évaluées, mode hors-ligne prévu.
  • TCO : casques + accessoires (batteries, hygiène, coques) + licences + support.

Principaux casques MR (2025)

Autonome = fonctionne sans PC. PCVR = peut (ou doit) utiliser un PC. Affichage : pass-through (vidéo du réel) / see-through (visière transparente).

Apple Vision Pro

  • Autonomie : Autonome (batterie externe) ; pas de PC requis.
  • Affichage : pass-through couleur.
  • Usages visés : démonstrations haut de gamme, collaboration, visualisation fine.
  • + : image très détaillée, suivi du regard excellent, écosystème soigné.
  • : prix, poids sur longues sessions, préparation IT (comptes, gestion de flotte) indispensable.

Meta Quest 3 / 3S

  • Autonomie : Autonome ; PCVR possible (câble/wi-fi).
  • Affichage : pass-through couleur.
  • Usages visés : formation mixte VR+MR, usages généralistes.
  • + : bon rapport qualité/prix, catalogue large.
  • : rendu moins fin que le haut de gamme ; gestion de flotte à soigner.

Varjo XR-4 (gamme)

  • Autonomie : PC requis (PCVR).
  • Affichage : pass-through très haute qualité.
  • Usages visés : design/simulation, entraînement critique.
  • + : définition et caméras de référence.
  • : coût d’acquisition et PC puissants ; intégration à prévoir.

Magic Leap 2

  • Autonomie : Autonome (boîtier de calcul déporté).
  • Affichage : see-through (visière transparente).
  • Usages visés : lunettes légères en industrie/santé.
  • + : confort, gestion de la luminosité, port prolongé.
  • : champ de vision plus restreint que les casques pass-through ; catalogue plus réduit.

HTC Vive XR Elite / Focus Vision

  • Autonomie : Autonome ; PCVR possible.
  • Affichage : pass-through couleur.
  • Usages visés : parcs mixtes VR+MR, besoin PCVR ponctuel.
  • + : format compact, mode PCVR.
  • : rendu MR correct sans viser l’ultra haut de gamme, autonomie moyenne.

Pico 4 Ultra Enterprise

  • Autonomie : Autonome ; PCVR selon configuration.
  • Affichage : pass-through couleur.
  • Usages visés : formation, déploiements à coût contenu.
  • + : prix compétitif, fonctions entreprise.
  • : support et écosystème variables selon régions ; intégration SI à valider.

Lenovo ThinkReality VRX

  • Autonomie : Autonome ; PCVR possible.
  • Affichage : pass-through couleur.
  • Usages visés : parcs gérés en environnement Lenovo.
  • + : support/MDM orientés entreprise.
  • : optiques et confort à évaluer selon les postes.

Usages de la réalité mixte : l’heure des preuves sur le terrain

La MR a quitté le stade des démonstrations pour s’installer au poste de travail. Formation, maintenance, contrôle qualité, logistique : les cas d’usage s’étoffent et livrent des gains concrets. Tour d’horizon, sans esbroufe, avec les conditions de réussite.

Se former là où l’on agit

Première évidence : l’apprentissage est plus efficace sur l’équipement. Casque en place, l’opérateur suit des étapes courtes ; les repères apparaissent au bon endroit ; la validation se fait au regard ou à la voix. En fin de parcours, les preuves (photos, temps, niveau atteint) rejoignent l’outil de formation. Résultat observé : moins d’erreurs au démarrage, montée en compétence accélérée.

Dépanner plus vite, à distance si nécessaire

En maintenance, la MR réduit les allers-retours. La procédure s’affiche dans le champ de vision, collée à la machine. En cas de doute, un expert se connecte, voit ce que voit le technicien et dépose une annotation qui reste “posée” sur la bonne vanne. Les temps d’immobilisation fondent, tout comme les déplacements.

Contrôler la qualité sans perdre de temps

Comparer une pièce à son modèle de référence, colorer les écarts, générer un mini-rapport photo : la MR transforme une inspection en routine rapide. Les écarts entre opérateurs diminuent, la charge documentaire aussi.

Assembler juste du premier coup

Dans l’assemblage, l’erreur coûte. La MR affiche la bonne référence, l’orientation et, si besoin, la valeur de serrage. Le changement de série s’en trouve fluidifié et le TRS progresse (TRS, Taux de Rendement Synthétique, = Disponibilité × Performance × Qualité). La règle d’or reste la sobriété : une consigne claire vaut mieux qu’un affichage bavard.

Prévoir avant de percer le premier trou

La revue d’implantation à l’échelle 1 s’impose. Poser virtuellement une machine dans l’atelier, vérifier les accès, marcher dans les flux : cette étape évite les reprises chantier et facilite l’adhésion des équipes production-maintenance-HSE.

Guider la préparation de commandes

En entrepôt, la MR indique l’allée, le bac, valide le prélèvement par scan ou photo. Les erreurs reculent, la formation des saisonniers raccourcit. Le bénéfice tient à la précision de la cartographie et à l’intégration avec la gestion d’entrepôt.

Sécurité : des messages plus concrets

Parcours d’évacuation, rappel des EPI, zones interdites matérialisées : la MR rend visibles des règles parfois abstraites. Là aussi, l’efficacité vient de la mise en situation plutôt que de la théorie.

Réussir un premier déploiement

Il est recommandé de sélectionner un à deux irritants mesurables (par exemple la durée moyenne d’une intervention ou les erreurs d’assemblage), de construire un pilote court, de mesurer avant/après, puis d’étendre progressivement. 

Ce que change vraiment la réalité mixte face à la réalité virtuelle

Longtemps confondue avec la réalité augmentée (AR) et concurrencée par la réalité virtuelle (VR), la réalité mixte (MR) trouve aujourd’hui sa place : afficher la bonne information au bon endroit, dans le monde réel, et permettre d’agir immédiatement. Décryptage des notions et des progrès qui rendent l’usage crédible sur le terrain.

Réalité mixte, réalité virtuelle, réalité augmentée : trois approches, trois expériences

C’est un trio souvent mélangé. La réalité virtuelle (VR) coupe l’utilisateur du monde pour l’immerger dans un univers simulé. Très efficace pour s’entraîner à des situations rares ou dangereuses, elle excelle dès qu’il faut tout contrôler. La réalité augmentée (AR) reste dans le réel et ajoute des informations en surimpression — pratique pour l’orientation ou la notice rapide, surtout sur smartphone. Entre les deux, la réalité mixte (MR) s’ancre dans l’environnement : les objets numériques “tiennent” à leur place, se cachent derrière une machine, collent à une vanne. Le monde physique devient l’interface.

Le déclic : un affichage stable et une interaction naturelle

Ce basculement doit beaucoup à trois progrès. D’abord l’affichage : les casques filment le monde et le réaffichent presque sans délai, ce qui stabilise les éléments virtuels et permet de lire des schémas fins. Ensuite le suivi : regard et mains sont reconnus, il devient possible de pointer, pincer, valider sans manette. Enfin l’IA : elle identifie des formes usuelles (levier, bouton, zone à risque) et adapte l’aide en fonction du contexte.

Quand la MR s’impose… et quand la VR garde l’avantage

Sur l’équipement réel, la MR est à l’aise : formation “sur la machine”, procédures guidées, contrôle qualité, dépannage assisté. L’utilisateur conserve ses repères, perçoit les dangers, collabore avec un collègue sur place ou un expert à distance. La VR, elle, reste la meilleure option lorsqu’il faut simuler un environnement absent ou interdit — incendie majeur, espace confiné, simulation pédagogique intégrale et contrôlée.

Des bénéfices mesurables, pas des promesses

Les retours convergent : montée en compétences plus rapide (la consigne apparaît là où l’on agit), erreurs réduites, traçabilité facilitée (photos, validations, courts clips), décisions accélérées sur l’implantation d’équipements. À condition de rester simple : étapes courtes (idéalement moins de 90 secondes), visuels lisibles, et intégration aux outils existants (formation, maintenance, qualité).

Ce qu’il faut garder en tête

La MR ne remplace pas la VR ; elle la complète. Elle adresse les gestes et décisions dans le réel. C’est là que la technologie tient sa promesse : rendre le monde lisible et actionnable, sans détour par un écran externe ou un manuel.

Former à la performance énergétique grâce à l’immersion : quand le virtuel devient terrain d’audit

Dans un secteur du bâtiment en pleine mutation, où la performance énergétique et la durabilité deviennent des impératifs, les Compagnons du Devoir et Audace innovent avec un simulateur de réalité virtuelle dédié à la construction passive.
Conçu comme un véritable chantier d’apprentissage virtuel, ce dispositif permet aux futurs professionnels de s’exercer au diagnostic énergétique dans un environnement réaliste et interactif — sans risque, sans matériel, et avec une traçabilité complète des acquis.

Un diagnostic global et mesuré : apprendre à auditer avant d’agir

Dans le simulateur, l’apprenant enfile son casque VR et se glisse dans la peau d’un auditeur énergétique.
Son terrain d’intervention : une maison passive, modélisée avec une précision millimétrée.
Son objectif : identifier les anomalies – ponts thermiques, infiltrations d’air, défauts d’isolation – à l’aide d’outils de mesure fidèles au réel (caméra thermique, porte soufflante, anémomètre virtuel, tablette pour scanner des QR Codes et vérifier la conformité des éléments installés dans la maison).

Chaque action déclenche des valeurs de performance simulées en temps réel : débits d’air, taux de fuite, coefficient de transmission thermique (U).
Ces indicateurs dynamiques traduisent immédiatement l’impact de ses gestes sur la performance du bâtiment.

Enjeu adressé : développer une compréhension fine de la relation entre geste et performance énergétique, tout en acquérant une méthodologie de diagnostic global — du test à la décision.

Un feedback immédiat et chiffré : comprendre en observant les effets

Dans la réalité, les conséquences d’une erreur peuvent être coûteuses ou invisibles à court terme.
En simulation, chaque action est mesurée et traduite par un retour visuel, sonore et chiffré :

  • la caméra thermique permet de contrôler la correction des anomalies ;
  • la valeur du débit d’air diminue quand l’étanchéité s’améliore ;
  • un QCM valide les choix techniques de l’apprenant.

Grâce à ce feedback instantané, l’apprenant comprend par l’action ce que la théorie seule ne suffit pas à ancrer et ce que le réel ne peut pas toujours montrer.

Un entraînement complet, sans risque et sans contrainte matérielle

L’immersion permet de simuler des manipulations complexes — test d’étanchéité, inspection de menuiserie, diagnostic de VMC double flux — sans exposition au danger, ni immobilisation d’équipement.
Les Compagnons peuvent ainsi former un grand nombre d’apprenants, sans logistique lourde, dans des conditions homogènes.

Le simulateur intègre un tutoriel guidé et des interactions naturelles (prise d’objet, téléportation, vibration du contrôleur au contact d’une fuite), pour garantir une expérience fluide, même pour des primo-utilisateurs. La présence de sous-titres, de voix off, de contours lumineux et d’assistance permettent d’avoir un panel agrandi d’utilisateurs.

Les Compagnons peuvent ainsi former un grand nombre d’apprenants, sans logistique lourde, dans des conditions homogènes.

Le simulateur intègre un tutoriel guidé et des interactions naturelles (prise d’objet, téléportation, vibration du contrôleur au contact d’une fuite), pour garantir une expérience fluide, même pour des primo-utilisateurs. La présence de sous-titres, de voix off, de contours lumineux et d’assistance permettent d’avoir un panel agrandi d’utilisateurs.

Une approche immersive et responsabilisante : apprendre à raisonner comme un expert

Le dispositif ne se limite pas à la détection d’anomalies : il pousse l’apprenant à analyser, prioriser et corriger, dans une logique d’audit complet.
Chaque anomalie repérée peut être “corrigée” grâce à un outil symbolique — la “baguette magique” — dont le rôle est de matérialiser la correction, tout en rappelant qu’aucune solution n’est parfaite sans réflexion métier.

Après chaque scénario, un débrief chiffré et un échange avec le formateur permettent de transformer la simulation en apprentissage réflexif.
L’apprenant ne se contente plus d’exécuter : il comprend, justifie et adopte une posture de technicien expert.

L’immersion comme catalyseur de performance durable

Avec ce projet, Les Compagnons du Devoir et Audace posent un jalon majeur dans la modernisation de la formation technique. Cette approche qui conjugue réalisme, sécurité et engagement, préfigure la façon dont les métiers du bâtiment, de l’énergie et de l’efficacité environnementale formeront leurs futurs experts-métiers.

EN VIDEO

Dans un reportage dédié à la Rénovation Energétique, Ophélie Meunier teste notre application VR. Découvrez l’extrait ci-dessous !

Formation & maison connectée : quand la réalité virtuelle fait le lien

Le CFA Ducretet, reconnu pour son expertise dans les métiers des technologies numériques, poursuit la digitalisation de ses parcours pédagogiques avec une nouvelle formation en réalité virtuelle consacrée à l’installation et la configuration des réseaux IP domestiques.

L’objectif dépasse la simple maîtrise du branchement d’une box Internet : il s’agit d’acquérir une compréhension complète du fonctionnement d’un réseau connecté, depuis l’arrivée du signal optique jusqu’à la diffusion Wi-Fi dans toutes les pièces du logement, en intégrant la performance et la configuration domotique.

Dans un contexte où la connectivité devient un pilier du quotidien, le CFA Ducretet fait de la réalité virtuelle un levier pour transformer un apprentissage technique en expérience concrète, expérimentale et engageante.

Une pédagogie immersive, du salon au serveur

Le dispositif, développé pour casque Pico 4 & Meta Quest 3, place l’apprenant dans une maison numérique fidèle à la réalité : salon, bureau, chambres, boîtiers, câbles et périphériques à portée de main. Dans ce décor familier, il expérimente les fondements de la connectivité à travers deux séquences complémentaires :


  • Observer et comprendre : la box au cœur du système.

Première étape : la découverte de la box internet. L’apprenant explore ses composants — ports, LEDs, connecteurs, fibre optique — et apprend leur rôle via des repères visuels et sonores. Chaque manipulation déclenche un retour pédagogique : identification, explication, validation, QCM. Ce premier module rend concret ce qui restait abstrait sur plan ou schéma : le réseau devient un écosystème intelligible, dont l’utilisateur peut visualiser les logiques et anticiper les comportements.

Pas à pas, l’apprenant passe de la simple ouverture de la boîte de la box Internet à la maîtrise complète de son environnement connecté : raccorder le PTO, brancher le décodeur TV, connecter ses équipements, assurer une connexion Wi-Fi stable et piloter un réseau domotique.

À chaque étape, le dispositif restitue les effets de ses actions : voyants lumineux, latence réseau, mise en service des appareils connectés. Cette phase transforme la théorie en action concrète et développe une logique de raisonnement : observer, tester, valider.

  • Diagnostiquer, optimiser, réparer : penser comme un expert

Second et dernier niveau, plus technique. L’apprenant se trouve face à un réseau domestique imparfait, ponctué de ralentissements, de zones sans couverture Wi-Fi ou de déconnexions aléatoires. Sa mission : identifier les causes, proposer les solutions adaptées et vérifier leur efficacité.

Dans cette séquence, le joueur apprend à évaluer les performances : à l’aide de son téléphone portable, il navigue dans la maison et récupère la latence et le débit de chaque pièce. Il va ensuite découvrir chaque appareil pour trouver le meilleur à utiliser dans la configuration de la maison actuelle. Objectif : comprendre les contraintes d’un câblage électrique avec le CPL, utiliser un routeur, des Wifi Mesh, des répéteurs et configurer des paramètres avancés.

Pour y parvenir, il dispose d’un panel d’outils réalistes comme présentés ci-dessus. Chaque décision qu’il prend se traduit en temps réel par une évolution des indicateurs de performance : amélioration du débit, réduction de la latence, élargissement de la couverture. Cette phase, inspirée du raisonnement d’un technicien confirmé, renforce la compréhension des interconnexions et la capacité à intervenir efficacement sur le terrain. Il terminera son niveau par une évaluation avec différents QCM afin de voir s’il a bien compris l’impact d’une configuration sur l’outil à utiliser pour améliorer sa connexion.

Apprendre en manipulant, comprendre en expérimentant

Chaque étape est accompagnée d’une, de pop-up explicatifs et d’un retour visuel immédiat. L’apprenant n’est plus simple observateur : il devient acteur du diagnostic et de la résolution.

Cette pédagogie active développe simultanément la précision technique et la vision systémique.
Le technicien en formation ne se limite plus à exécuter une tâche : il apprend à analyser, à raisonner et à corriger, jusqu’à atteindre la solution optimale pour optimiser la connexion dans la maison.

Une nouvelle génération de formation technique

L’immersion permet de simuler des manipulations complexes — test d’étanchéité, inspection de menuiserie, diagnostic de VMC double flux — sans exposition au danger, ni immobilisation d’équipement.
Les Compagnons peuvent ainsi former un grand nombre d’apprenants, sans logistique lourde, dans des conditions homogènes.

Le simulateur intègre un tutoriel guidé et des interactions naturelles (prise d’objet, téléportation, vibration du contrôleur au contact d’une fuite), pour garantir une expérience fluide, même pour des primo-utilisateurs. La présence de sous-titres, de voix off, de contours lumineux et d’assistance permettent d’avoir un panel agrandi d’utilisateurs.

Une approche immersive et responsabilisante : apprendre à raisonner comme un expert

Conçu sous Unity avec la norme OpenXR, le module Ducretet VR – Infrastructure réseau IP s’intègre dans une démarche plus large : rendre la formation aux technologies numériques plus accessible, interactive et évolutive.

Il s’adresse aussi bien aux apprentis qu’aux techniciens en reconversion ou aux professionnels en perfectionnement.

La connexion entre pédagogie et innovation

En associant la rigueur technique du CFA Ducretet à la créativité pédagogique d’Audace, le projet illustre la transformation des formations techniques à l’ère de l’immersion.
La réalité virtuelle devient un outil de maîtrise et de confiance, permettant d’expérimenter avant d’intervenir, de se tromper pour mieux comprendre et d’agir en toute sécurité.

Les apprenants développent ainsi les compétences clés du métier : autonomie, rigueur, anticipation et diagnostic raisonné. Ils s’exercent à adopter une démarche d’expert : observer, analyser, puis formuler un diagnostic précis pour déterminer la solution la plus adaptée au contexte — qu’il s’agisse de la configuration du logement ou du niveau d’exigence en connectivité.

Des résultats mesurables : fiabilité, efficacité, homogénéité

Les retombées pédagogiques de Ducretet VR sont concrètes :

  • Des interventions plus précises et plus fiables, grâce à la répétition et au feedback immédiat.
  • Une montée en compétence accélérée, favorisée par la liberté d’expérimentation et la compréhension en situation.
  • Une formation homogène et conforme, avec des scénarios identiques pour tous les apprenants, garantissant qualité et équité.
  • Une réduction des coûts pédagogiques et logistiques, sans immobilisation de matériel ni risque de dégradation.
  • Une traçabilité fine des acquis, grâce à la collecte de données sur les choix, les erreurs et les temps d’exécution.

Ces leviers combinés permettent une formation plus fluide, plus mesurable et surtout plus proche des réalités opérationnelles du terrain.

 Avec Ducretet VR – Infrastructure réseau IP, Audace et le CFA Ducretet démontrent que la formation technique peut conjuguer réalisme, performance et innovation. En formant à la fois la main, l’œil et le raisonnement, la VR redéfinit les codes de la formation technique : un apprentissage sûr, efficace et responsabilisant, à la hauteur des exigences du secteur.

CFA Ducretet : la réalité virtuelle au service de la prévention des risques électriques en bâtiment

Le CFA Ducretet, centre de formation de référence dans les métiers des technologies et des énergies, fait entrer la réalité virtuelle dans ses parcours pédagogiques. En partenariat avec Audace, centre lance Ducretet VR – Prévention et sécurité électrique, un module de formation innovant dédié à la sécurité des installations électriques.

Ce dispositif, développé pour casque autonome Pico 4 et Meta Quest, permet aux apprentis d’expérimenter en immersion les principes de protection, d’isolation et de prévention des risques électriques, sans aucun danger et dans un environnement virtuel hyperréaliste.

Deux exercices immersifs au cœur du dispositif

La simulation se déroule dans une maison virtuelle où l’apprenant évolue librement.
Après un tutoriel interactif lui apprenant à se déplacer, saisir et utiliser des objets, il accède à deux exercices pédagogiques complémentaires.

  • Exercice 1 : Les classes d’isolation

L’apprenant découvre les classes d’isolation électrique (0 – Interdit en Europe, I, II et III) à travers une série de situations concrètes. Dans chaque pièce de la maison (buanderie, garage, cuisine, salon, chambre), il doit choisir et brancher le bon appareil en utilisant, le cas échéant, la bonne rallonge électrique, selon la norme applicable. Objectif : pouvoir utiliser au maximum l’appareil, sans se mettre en danger.
Un feedback instantané indique la pertinence du choix :

  • En cas de bonne réponse, une explication renforce la compréhension.
  • En cas d’erreur, une alerte pédagogique illustre les conséquences d’un mauvais branchement.

Chaque exercice se conclut par un bilan interactif détaillant les erreurs, les bonnes pratiques et les rappels réglementaires (normes NF et CE).

  • Exercice 2 : Les indices de protection (IP)

Le second module porte sur les indices de protection (IP), essentiels à la sécurité des équipements électriques. L’apprenant doit identifier, déplacer et positionner différents appareils dans les zones appropriées de la maison, en se basant sur les plaques d’identification.
Chaque action est suivie d’un retour visuel et sonore, rendant la compréhension immédiate et intuitive.
En fin de session, un récapitulatif global évalue la progression et favorise la mémorisation des bonnes pratiques.

« Ces scénarios reproduisent les situations réelles de manière sécurisée et pédagogique. L’apprenant agit, observe et comprend les enjeux de chaque choix technique. L’objectif est ici d’être mis face à un dégât des eaux dans un premier temps, puis à un chantier rempli de poussière. Selon le contexte, les choix ne seront pas les mêmes », souligne Yohann Lescieux, directeur de projet chez Audace.

Un apprentissage actif et mesurable

Au-delà de la simple sensibilisation, Ducretet VR place l’apprenant au cœur d’une pédagogie active et expérientielle. Grâce à un système de feedback immédiat, chaque action influe sur les indicateurs du scénario, permettant de visualiser concrètement la relation entre geste, sécurité et performance.

Technologie et accessibilité : un modèle de formation duplicable

Conçu sous Unity avec la norme OpenXR, le module est compatible avec plusieurs casques autonomes et ne nécessite aucun ordinateur.
Cette architecture ouverte garantit une portabilité maximale et la possibilité d’intégrer facilement de nouveaux modules de formation (par exemple : maintenance, domotique ou câblage industriel).
Le projet intègre également une architecture multilingue et un sous-titrage dynamique, permettant une adaptation aisée à d’autres publics et contextes pédagogiques.

La réalité virtuelle au service de la filière électrique

Avec ce projet, les CFA Ducretet répondent à un double enjeu : former efficacement à la sécurité tout en attirant les nouvelles générations par des outils d’apprentissage interactifs et immersifs.

Au-delà de l’innovation technologique, ce projet répond à des enjeux opérationnels très concrets pour les centres de formation et les entreprises du bâtiment :

  • Moins d’erreurs, plus de “first-time-right” : en permettant à l’apprenant de tester, se tromper et corriger sans risque, la VR transforme l’erreur en levier d’apprentissage et renforce la fiabilité du geste professionnel.
  • Une montée en autonomie accélérée : le feedback immédiat et la liberté d’action favorisent la prise d’initiative et la compréhension des logiques techniques. Les apprenants deviennent opérationnels plus vite, avec moins d’assistance.
  • La standardisation des pratiques : tous les utilisateurs vivent la même expérience, avec les mêmes normes et les mêmes critères d’évaluation — un gage de qualité, de conformité et d’équité pédagogique.
  • La réduction des coûts cachés : plus besoin d’immobiliser du matériel ou de reproduire des erreurs sur le terrain. Les sessions sont rejouables à l’infini, sans usure ni risque d’accident.
  • La traçabilité des acquis : chaque action est enregistrée et analysable, permettant aux formateurs de suivre les progrès, de cibler les remédiations et de piloter la montée en compétence.

Pour Audace, ce projet illustre la maturité des usages immersifs dans la formation professionnelle.
Le projet Ducretet VR – Prévention et sécurité électrique est un exemple concret de la manière dont l’innovation pédagogique peut renforcer la sécurité, la compréhension et la performance opérationnelle des futurs professionnels du secteur. Un modèle duplicable, qui préfigure la façon dont les métiers techniques et énergétiques formeront demain leurs futurs experts.

« Superposition fantôme » en réalité mixte : montrer juste ce qu’il faut, puis s’effacer

Trouver l’équilibre entre aide et surcharge visuelle

La réalité mixte promet de guider un opérateur sur le vrai poste, sans l’arracher à son environnement. Encore faut-il trouver le bon équilibre entre aide et surcharge visuelle. C’est précisément l’objet du patron de conception “superposition fantôme” : afficher, directement dans le champ de vision, le geste de référence en transparence, au bon endroit, au bon moment… puis retirer l’aide lorsque la personne devient autonome.  L’ambition est simple et efficace : accélérer la prise en main, réduire les erreurs, standardiser les repères d’un site à l’autre — sans transformer la scène de travail en sapin de Noël.

Comment fonctionne la superposition fantôme ?

Concrètement, l’opérateur garde la vue sur la machine, ses outils et ses collègues. Par-dessus, le système affiche une main fantôme ou un contour semi-opaque indiquant :

  • l’endroit exact où poser la main,
  • la direction du mouvement,
  • parfois même l’amplitude attendue.

Cette couche reste discrète : elle n’occulte pas le réel, elle le souligne. Le geste est découpé en micro-étapes (aligner, pousser, verrouiller, contrôler), chacune brièvement signalée par un repère visuel ou un retour sensoriel : son sec, vibration légère ou flash discret. À mesure que la personne enchaîne les réussites, l’assistance s’allège : d’abord très présente, puis plus suggestive, et enfin quasi invisible. L’objectif n’est pas de créer une dépendance, mais d’organiser la sortie d’assistance.

Sur le terrain, l’expérience est simple. Prenons le remplacement d’un filtre. À l’approche de la machine, un halo fin dessine le bon carter et une flèche d’approche évite les hésitations devant les panneaux. Vient la phase de geste : la main fantôme montre un quart de tour dans le bon sens ; un compteur minimal s’affiche jusqu’à la butée. Si l’opérateur dévie franchement, un signal bref l’invite à corriger sans dramatique ni surcharge. Au troisième succès consécutif, la main fantôme disparaît ; ne subsiste qu’un “tick” haptique de confirmation. En quelques essais, le geste passe de l’explication à l’évidence.

Une approche standardisée et interopérable

Pour rester industrielle et déployable sur plusieurs sites et casques, la superposition fantôme s’appuie sur la norme OpenXR, qui évite l’enfermement chez un fabricant. Derrière l’écran, une petite bibliothèque d’interfaces regroupe les éléments récurrents :

  • halos,
  • mains fantômes,
  • temporisations,
  • règles de retrait progressif.

Cette approche garantit une grammaire visuelle cohérente sur différents matériels, avec des efforts de portage limités lors des renouvellements de parc. Les équipes de formation y gagnent une cohérence d’un site à l’autre, les équipes IT une maintenance prévisible et tout le monde évite de “réinventer” l’interface à chaque cas d’usage.

Des indicateurs simples pour mesurer l’efficacité

L’intérêt n’est pas que perceptif : il est mesurable. Trois indicateurs suffisent à piloter et améliorer le dispositif :

  • Temps d’accès à la maîtrise : combien de minutes ou de jours jusqu’à l’autonomie ?
  • Taux d’assistance : à quel point faut-il encore aider, étape par étape ?
  • Concentration des erreurs : où se situent les blocages, et combien de temps durent-ils ?

Ces données, collectées sans lourdeur, alimentent une boucle d’amélioration continue : on simplifie une étape trop verbeuse, on renforce un repère peu lisible, on ajuste une temporisation trop brève. 

À l’échelle d’un réseau de sites, cette traçabilité sécurise les décisions d’extension.

Limites et conditions de réussite

Le dispositif a des limites assumées. Pour des gestes ultra-précis, la superposition visuelle ne suffit pas toujours : on l’associe alors à des contrôleurs, à un gabarit physique ou à des retours haptiques plus marqués.

Et, comme toute solution visuelle, il faut tester en conditions réelles : lumière changeante, reflets, gants ou visières épaisses peuvent nécessiter un ajustement du contraste ou de l’épaisseur des traits. Ce réalisme d’implémentation fait la différence entre une démo séduisante et un dispositif fiable au quotidien.

En conclusion

Au final, la “superposition fantôme” n’est ni un gadget ni une surcouche spectaculaire. C’est une méthode sobre pour montrer juste ce qu’il faut au moment opportun, puis s’effacer quand l’opérateur a pris la main. Elle accélère l’apprentissage, lisse les écarts entre sites, et réduit la dette de maintenance grâce à OpenXR. Dit autrement : moins d’hésitations, moins d’erreurs, des gestes plus réguliers — et un déploiement qui tient la distance.