La réalité mixte peut améliorer sécurité, qualité et délais… tout en alourdissant l’empreinte numérique si le déploiement n’est pas cadré. L’objectif n’est pas de freiner l’usage, mais de viser le juste nécessaire : plus de valeur métier, moins de ressources consommées.
Le cadre : utilité d’abord, frugalité ensuite
La règle est simple : l’utilité métier (erreurs, arrêts, déplacements) doit couvrir l’empreinte induite (matériel, énergie, réseau, stockage). Cela suppose de cibler un irritant mesurable, de limiter l’outillage au besoin réel et de comparer des chiffres avant/après sur une période courte.
Matériel : durer plus, acheter moins
- Réparabilité & support : pièces et batteries disponibles ; mises à jour de sécurité ≥ 36 mois.
- Standards : compatibilité OpenXR pour réutiliser les contenus.
- Parc raisonné : mutualisation, reconditionnement, filière DEEE tracée.
Contenus sobres, lisibles, réutilisables
- Budgets graphiques raisonnés (polygones, textures), fovéation (technique qui détaille finement au centre du regard et moins en périphérie) quand disponible.
- Réutilisation d’assets/gabarits ; versioning clair.
- Mises à jour groupées (delta‑updates, compression), cache hors‑ligne.
Énergie & réseau : placer le calcul au bon endroit
- Rendu local par défaut ; edge/PC sur site si modèles lourds ; cloud distant seulement si la valeur est avérée.
- Réseau maîtrisé (Wi‑Fi bien couvert / 5G privée) ; veille et extinction automatiques activées.
- Latence : viser un délai bas et régulier ; sinon, les repères « flottent » et la précision chute.
Données : utile et proportionné
- Par défaut : enregistrement vidéo désactivé ; activation au cas par cas.
- Rétention courte ; chiffrement en transit/au repos ; journalisation sobre.
- RGPD : finalités explicites, droits d’accès, anonymisation quand possible.
Méthode express (5 étapes, sans usine à gaz)
- Cibler un irritant clair : un indicateur métier facile à mesurer (temps de réparation, erreurs d’assemblage, déplacements d’experts).
- Choisir un binôme usage/matériel : un cas d’usage, un casque réparable/supporté, contenus simples et réutilisables, rendu local par défaut.
- Piloter en court (4–6 semaines) : un site, une équipe pilote, créneau réseau vérifié ; MDM/EMM « light » (kiosque, mises à jour, chiffrement).
- Mesurer peu, mais bien :
• Bénéfices : erreurs ↓, arrêts ↓, déplacements ↓ (CO₂e si possible)
• Empreinte : kWh/session, poids moyen d’une scène, rétention (jours) - Décider simplement :
• Go élargi si bénéfice > empreinte et si kWh/session et Mo/scène s’améliorent
• Sinon : alléger contenus, rapprocher le calcul (edge/local), renforcer le réseau, puis retester 2–3 semaines
A retenir
Un projet MR « responsable » est un projet cadré et mesuré : des gains visibles (sécurité, qualité, délais, TRS/OEE) et une empreinte qui diminue au fil des itérations.










