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L’émotion au service de l’apprentissage : pourquoi il faut faire vibrer pour faire retenir

Et si la clé d’un apprentissage durable ne se trouvait pas seulement dans la structure du module e-learning, mais dans ce qu’il nous fait ressentir ? 

Longtemps reléguée au second plan derrière les “objectifs pédagogiques” ou la “progression par niveaux”, l’émotion revient aujourd’hui au cœur des dispositifs de digital learning. Non pas comme simple artifice de scénarisation, mais comme vecteur fondamental de mémorisation et d’engagement. En 2025, les neurosciences, les technologies immersives et les retours d’expérience convergent : un module qui ne fait pas vibrer est un module vite oublié.

Quand l'émotion déclenche la mémoire

La relation entre émotion et mémoire n’est pas un mythe pédagogique : elle est solidement étayée par les neurosciences. Lorsqu’un événement suscite une émotion marquée – qu’elle soit positive ou négative – il est généralement mieux retenu. En cause : l’amygdale, structure cérébrale clé dans la gestion des émotions, vient stimuler l’hippocampe, centre névralgique de la mémoire. Ce dialogue émotion-mémoire favorise l’encodage et la consolidation des souvenirs.

Depuis les années 1990, des chercheurs comme James McGaugh ou Larry Cahill ont démontré que les émotions renforcent la libération de neurotransmetteurs (comme l’adrénaline), ce qui améliore la mémoire à long terme.

Ce que l’on observe aujourd’hui, ce n’est pas tant une différence liée à la nature de l’émotion (positive ou négative), mais plutôt à son intensité. En d’autres termes : ce n’est pas forcément le sourire qu’on retient, mais le frisson.

Pour les concepteurs de formations digitales, cela ouvre des perspectives concrètes : intégrer l’émotion — via la narration, l’immersion ou le design sensoriel — devient un levier puissant pour ancrer les apprentissages.

Ce que cela change pour les apprenants

L’émotion joue plusieurs rôles pédagogiques cruciaux :

  • Déclencheur d’attention : elle capte et canalise l’attention, ressource rare à l’ère du multitâche.
  • Activateur de sens : elle donne une valeur personnelle au contenu. L’apprenant n’est plus spectateur, il est concerné.
  • Moteur d’identification : elle permet à l’apprenant de se projeter dans une situation, de comprendre un enjeu de l’intérieur.
  • Facilitateur de mémorisation : elle permet de graver les messages importants en mémoire longue.

Storytelling, dilemmes, personnages : les ressorts émotionnels du digital learning

Chez Audace, nous utilisons différents leviers narratifs et visuels pour provoquer cette “vibration pédagogique” :

  • Le storytelling incarné, qui pose un cadre narratif : une vendeuse qui doute de son rôle, un manager face à une tension, un opérateur confronté à une erreur.
  • Les personnages récurrents, qui créent attachement et familiarité. Exemple : Sasha, une chargée de mission confrontée à des crises d’entreprise. Son regard, parfois naïf, parfois lucide, engage les apprenants.
  • Les dilemmes pédagogiques, qui placent l’apprenant dans une tension entre deux choix imparfaits. Dans un projet pour BPCE, des “bons et mauvais génies” suggèrent, sans orienter.

L’objectif est toujours le même : provoquer une réaction sincère. Le module ne dicte pas, il fait ressentir.

Et si l'émotion devenait mesurable ?

En 2025, les technologies d’émotion adaptative transforment la manière dont on conçoit les expériences pédagogiques digitales.
L’enjeu : adapter le contenu en temps réel, selon les réactions émotionnelles de l’apprenant.  

Par exemple :

  • baisse d’attention → variation de rythme ou introduction d’un stimulus émotionnel
  • stress élevé → retour à un rythme doux ou feedback rassurant
  • enthousiasme → renforcement des messages clés ou stimulation vers la mise en application

Le projet SensEmo, développé par plusieurs universités (Stony Brook, Chapel Hill, Hong Kong), en est un exemple prometteur. Grâce aux données captées par smartwatch (rythme cardiaque, température, conductance), un algorithme ajuste le contenu pédagogique en conséquence. Résultat : jusqu’à +40 % de réussite aux évaluations en ligne. 

Les derniers casques immersifs (Apple Vision ProHTC Vive Pro EyePS VR2…) intègrent l’eye-tracking et des capteurs physiologiques. De quoi mesurer en temps réel l’attention, le stress et l’engagement de l’apprenant.

Émotion ne veut pas dire dramatisation

Attention : il ne s’agit pas de verser dans le pathos ou l’effet spectaculaire gratuit.
Une émotion efficace en pédagogie est une émotion juste : liée au métier, à une situation crédible, à un ressenti plausible.

Même un module sur la cybersécurité ou la gestion des déchets peut faire ressentir quelque chose : une tension, un dilemme, une responsabilité.

Ce que cela change pour les concepteurs

Concevoir une émotion pédagogique, ce n’est pas faire joli, c’est :

  • penser le message clé comme un moment à vivre
  • choisir visuels, dialogues, silences qui portent du sens
  • accepter l’imperfection : le réel est flou, contradictoire, humain
  • gérer le rythme émotionnel du module : alterner les pics et les respirations

En conclusion

En 2025, l’émotion est un levier stratégique en digital learning. Elle permet d’ancrer, d’engager, de rendre inoubliable.

Si le contenu est le squelette de la formation, l’émotion en est le cœur battant.

Chez Audace, nous continuons à explorer ce champ, en alliant narration, design sensible et technologies émergentes, pour que chaque apprenant ne se contente pas de comprendre… mais ressente.

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