L’enjeu de la formation ne se limite pas à la technique : il est avant tout humain. C’est ici qu’intervient le concept IT for Good, où la réalité virtuelle sert à inclure, sécuriser et valoriser les talents. Les nouveaux entrants – jeunes diplômés, personnes en reconversion ou sans expérience industrielle – peuvent découvrir leur futur environnement de travail sans stress ni pression, apprendre et répéter les bons gestes à leur rythme, et renforcer leur confiance avant d’intégrer la production. Ils peuvent aussi, très vite, valider si le métier leur convient – sans mobiliser une machine réelle, ni prendre de risque.
La VR joue un rôle clé dans la découverte de secteurs habituellement peu accessibles : installations nucléaires, salles blanches pharmaceutiques, zones à atmosphère contrôlée… Autant d’univers qui peuvent impressionner, voire rebuter si on y entre sans préparation. Grâce à l’immersion virtuelle, les futurs collaborateurs peuvent dédramatiser ces environnements, se familiariser avec les protocoles, l’ambiance, les tenues, et anticiper les éventuelles difficultés. Cela permet de prévenir les désengagements précoces et d’optimiser les parcours d’intégration.
De nombreuses organisations ont déjà constaté le potentiel de cette approche. Naval Group a développé un serious game VR pour attirer les jeunes vers la cybersécurité en les plongeant au cœur d’une cyberattaque en temps réel à bord d’un navire de guerre. L’IFPRA, de son côté, utilise un simulateur pour former aux métiers du nucléaire, dans des environnements sensibles reproduits à l’identique, sans danger. L’UIMM a quant à elle misé sur l’immersion pour valoriser les métiers de l’électromobilité auprès des jeunes et des demandeurs d’emploi.
Ces exemples montrent à quel point la réalité virtuelle peut devenir un outil de choix pour favoriser l’inclusion, sécuriser les parcours et révéler des vocations dans des secteurs techniques souvent méconnus ou perçus comme intimidants.
Ces exemples illustrent comment la VR contribue à inclure de nouveaux publics, à sécuriser les apprentissages dans des domaines complexes, et à valoriser des filières ou des talents qui pourraient autrement passer inaperçus. En rendant la formation ludique, immersive et sans risque, la réalité virtuelle renforce l’aspect social de la RSE en ouvrant les portes de métiers techniques à un public plus large et diversifié.
Capitaliser, transmettre, sécuriser
Outre l’efficacité opérationnelle et l’inclusion, la VR se révèle être un puissant outil pour capitaliser les savoir-faire, transmettre les connaissances, et sécuriser les compétences critiques. La VR permet de capturer les savoirs des opérateurs expérimentés, de les scénariser, et de les transmettre aux nouvelles générations. Elle devient ainsi une véritable mémoire vivante de l’entreprise, résiliente face aux départs en retraite ou à la rotation des effectifs.
Dans les industries sensibles, certains gestes métiers ne peuvent être répétés à volonté ni enseignés en conditions réelles sans coût ou risque élevé. La VR permet justement de contourner ces limites en recréant des situations complexes ou exceptionnelles en toute sécurité.
C’est le cas chez Orano, spécialiste du nucléaire, pour qui Audace a conçu plusieurs simulateurs immersifs. Le simulateur de décontamination piscine plonge les opérateurs dans un environnement virtuel réaliste où ils peuvent s’entraîner aux gestes techniques de nettoyage en piscine nucléaire, sans contrainte d’accès ni risque pour les installations. De même, le simulateur Jumper VR permet aux techniciens chargés d’interventions rapides dans des zones à haute dose (les « jumpers ») de se préparer en amont, chronométrés, dans des scénarios de stress, avec des objectifs précis à atteindre. Ces modules ont un double effet vertueux : préserver les compétences rares tout en préparant efficacement les nouveaux arrivants à des missions sensibles.
La VR permet également d’entraîner les équipes à gérer des situations rares ou critiques – incendie, contamination, défaut de stérilité – sans bloquer les équipements réels, ni exposer les collaborateurs.
Capitaliser, c’est aujourd’hui former mieux, sans attendre que l’expérience se perde. Et transmettre en VR, c’est sécuriser les savoir-faire clés, en limitant les risques humains, opérationnels et environnementaux.
Une technologie inclusive et accessible

Contrairement à certaines idées reçues, la réalité virtuelle peut grandement faciliter l’inclusion et l’accessibilité en formation. En créant un environnement d’apprentissage immersif, la VR met tous les apprenants sur un pied d’égalité, quels que soient leurs profils ou leurs difficultés, et ce sans jugement social. Plusieurs caractéristiques rendent cette technologie particulièrement inclusive.
D’une part, elle privilégie l’apprentissage par le visuel et le geste, ce qui est idéal pour les personnes allophones ou celles rencontrant des difficultés de lecture. Dans un module VR, nul besoin de longues explications textuelles : les consignes et démonstrations se font par l’image, le son et l’interaction, rendant la formation compréhensible par tous.
D’autre part, la VR est un milieu sans danger physique, ce qui la rend adaptée aux personnes en situation de handicap ou à mobilité réduite. Un apprenant qui ne peut pas réaliser certains gestes dans la réalité peut tout de même vivre l’expérience en virtuel, en adaptant l’interface à ses besoins.
Enfin, en immersion virtuelle, chaque participant peut progresser à son rythme, à l’abri du regard des autres, sans la crainte du jugement en cas d’erreur. Ainsi, la VR offre un espace d’apprentissage bienveillant et universel, aligné avec les valeurs d’égalité des chances prônées par la RSE. En démocratisant l’accès à la formation, elle contribue à une montée en compétence plus inclusive de l’ensemble des collaborateurs.
Un levier transversal pour toute votre stratégie RSE
Au-delà des cas d’usage spécifiques, la réalité virtuelle est un levier transversal pour les entreprises, un outil stratégique qui touche à la fois la formation, les ressources humaines et la marque employeur.
Premier atout : la VR accélère l’onboarding des nouveaux arrivants sur site. Un parcours d’intégration en VR peut familiariser un employé avec son futur poste, son environnement de travail et les consignes qualité/sécurité, ce qui lui permet d’être opérationnel plus vite une fois sur le terrain. On allège ainsi les contraintes qualité lors des premiers jours de prise de poste tout en rassurant le nouvel employé.
Deuxième atout : la VR permet de standardiser les formations sur plusieurs sites, y compris à l’international. Plutôt que de dépendre de formateurs locaux aux pratiques variables, une entreprise peut déployer le même module VR dans toutes ses filiales, garantissant un niveau homogène de compétences et de connaissances partout dans le monde.
Troisième atout : les dispositifs immersifs servent à valoriser les métiers de l’entreprise auprès de publics cibles (jeunes diplômés, femmes en reconversion, demandeurs d’emploi, etc.) et ainsi renforcer l’attractivité du secteur. Par exemple, une simulation VR présentant de façon ludique les métiers peut donner envie à des candidats potentiels de rejoindre des filières en tension ou d’explorer des carrières qu’ils n’auraient pas considérées.
Ce qui rend la VR particulièrement puissante, c’est que toutes ces actions – onboarding, harmonisation des formations, promotion des métiers – peuvent se mener sans perturber la production, sans exposer de sites sensibles et avec une empreinte écologique minimale.
Former un employé en VR n’implique pas de monopoliser une machine de production ni de risquer un accident sur le lieu de travail. Organiser un salon virtuel des métiers ne nécessite pas de faire venir du public dans une usine réelle. Ainsi, la VR s’intègre en douceur dans les processus existants, en évitant les coûts cachés et les impacts négatifs qu’aurait pu engendrer une formation classique. Pour l’entreprise, cela signifie qu’elle peut innover dans ses pratiques de formation et de recrutement tout en respectant ses engagements RSE – un véritable cercle vertueux.