NaTran : un e-learning pour renforcer les réflexes sécurité des Chefs de Travaux C1

Dans un contexte où les opérations de catégorie 1 constituent un enjeu majeur de sécurité et de fiabilité, NaTran (ex-GRT Gaz) a engagé une dynamique globale d’amélioration des pratiques. Au cœur de cette démarche : la montée en compétence des Chefs de Travaux Catégorie 1, acteurs clés de la sécurité sur le terrain.

C’est dans ce cadre qu’Audace a été sollicitée pour concevoir un module e-learning clair, engageant et entièrement orienté vers l’opérationnel, avec pour ambition d’aider les Chefs de Travaux à mieux appréhender leur rôle, leurs responsabilités et leurs réflexes essentiels.

Comprendre un rôle à haute responsabilité

Les Chefs de Travaux Catégorie 1 interviennent à chaque phase d’une opération sensible : préparation, briefing, supervision et clôture. Leur rôle implique un haut niveau d’expertise, de coordination et de vigilance.
NaTran souhaitait donc un module capable de :

  • D’expliquer les différents niveaux de travaux selon le CPP gaz,
  • De clarifier les responsabilités du CT avant, pendant et après une intervention,
  • De rappeler les exigences de préparation, d’analyse de risques, de communication et de traçabilité,
  • De renforcer les bonnes pratiques et la prise de recul en situation réelle.

L’objectif n’était pas seulement d’informer, mais de transformer les réflexes métier, en mobilisant des situations réalistes et des décisions concrètes.

Un module e-learning pour ancrer les bons réflexes

Le module conçu par Audace prend la forme d’un parcours d’une heure environ, structuré en quatre missions successives. Ce découpage répond à un double besoin : simplifier la compréhension d’un rôle complexe, et permettre une progression fluide en limitant la charge cognitive.

Mission 1 : Avant l’intervention – Anticiper pour éviter les erreurs

L’apprenant commence par analyser la catégorie d’intervention, identifier les risques, vérifier les ressources et préparer le Bon de Travail. Des exercices interactifs lui permettent de repérer des anomalies, de compléter des checklists ou de choisir les bonnes informations à renseigner.

Mission 2 : Sur site – Installer la sécurité dès l’arrivée

Une fois sur le terrain, le Chef de Travaux doit mener un brief STARTER efficace et vérifier la conformité du site. Ici, l’apprenant construit lui-même un briefing à partir d’éléments à prioriser et mène une « chasse aux risques » dans une scène interactive.

Mission 3 : Pendant les travaux – Garder la vision globale

Cette mission met l’accent sur la vigilance, la gestion des imprévus et la communication fluide. L’apprenant est confronté à des situations inattendues et doit réagir de manière appropriée. Chaque décision déclenche un feedback immédiat, permettant de corriger rapidement les erreurs.

Mission 4 : Après l’intervention – Bien clôturer pour prévenir les futurs incidents

Le parcours se termine par les bonnes pratiques de clôture : tour de poste, déconsignation, débriefing et traçabilité. Des exercices audio et visuels aident à distinguer un bon débrief d’un débrief incomplet ou mal orienté.

Pour conclure, une évaluation scénarisée résume une journée type, ponctuée de décisions rapides : une manière efficace de valider l’ensemble des compétences travaillées.

Une pédagogie fondée sur l’action

Dès les premières étapes de conception, Audace a fondé son approche sur les sciences de l’apprentissage, afin d’assurer une réelle appropriation des réflexes.

  • Pédagogie inductive : l’apprenant découvre les bonnes pratiques à partir de situations réelles.
  • Transfert en situation de travail : les mises en contexte ressemblent aux cas rencontrés sur le terrain, facilitant la transposition immédiate.
  • Structuration en blocs (“chunking”) : quatre séquences cohérentes limitent la surcharge cognitive.
  • Feedback immédiat : chaque erreur est analysée, expliquée et corrigée dans la foulée pour renforcer la mémorisation.
  • Ludification légère : des interactions simples maintiennent l’engagement sans détourner du contenu métier.

Chaque élément du module est pensé pour être utile, clair et directement mobilisable dans la réalité professionnelle.

Une méthodologie agile pour un déploiement rapide

Pour respecter le délai de six semaines souhaité par NaTran, Audace a conduit le projet selon un processus agile par blocs. Cette collaboration étroite avec les experts internes a permis d’obtenir un module fidèle aux exigences métier, lisible, moderne et directement exploitable.

Un projet qui s’inscrit dans une démarche plus large

Ce module constitue le premier volet d’un parcours plus global, suivi d’une formation dédiée aux Facteurs Organisationnels et Humains (FOH) — un sujet sur lequel Audace possède également une forte expérience, notamment grâce à des projets réalisés pour RTE.
Cette continuité pédagogique vise à renforcer progressivement la culture sécurité et à professionnaliser les pratiques opérationnelles.

Conclusion : une formation engagée au service de la sécurité

Avec ce module, NaTran met à disposition des Chefs de Travaux Catégorie 1 un dispositif de formation moderne, accessible et étroitement connecté aux réalités du terrain. Fondée sur des mises en situation concrètes et une pédagogie active orientée décision, la formation vise à sécuriser les interventions sensibles, à harmoniser les pratiques, à renforcer les réflexes métier et à diffuser durablement une culture de la sécurité.
Ce projet traduit la volonté partagée de NaTran et d’Audace de faire de la maîtrise opérationnelle un levier clé de la performance.

Ocapiat : des questionnaires pédagogiques pour développer les savoir-faire métier

Former aux règles professionnelles ne se limite pas à transmettre des connaissances théoriques. Dans des métiers de terrain comme ceux du paysage, il s’agit avant tout de maîtriser des savoir-faire, d’adopter les bons gestes et de prendre les bonnes décisions en situation réelle.

C’est dans cette logique qu’OCAPIAT a confié à Audace la conception de questionnaires pédagogiques en ligne destinés aux professionnels de l’Union Nationale des Entreprises du Paysage (UNEP) : formats pensés comme de véritables outils de formation, et non comme de simples dispositifs d’évaluation.

Un format innovant pour renforcer les compétences professionnelles

Au total, sept questionnaires de positionnement ont été conçus, chacun composé de dix questions.

Objectif :

➡️ renforcer la maîtrise des règles professionnelles P.E.2 – Travaux d’entretien des arbustes,
➡️ valoriser les compétences des salariés et chefs d’entreprise du paysagisme,
➡️ proposer une expérience accessible, engageante et utile sur le terrain.

Contrairement à un quiz classique, ces questionnaires sont conçus comme des parcours pédagogiques courts, intégrant feedbacks immédiats, explications détaillées et supports visuels.
Chaque question devient ainsi une opportunité d’apprentissage, permettant de comprendre non seulement ce qui est attendu, mais surtout pourquoi.

7 étapes pour former aux règles professionnelles de la taille des arbustes

Ces questionnaires s’adressent aux salariés et chefs d’entreprise du secteur paysagé, en lien avec le référentiel CAPA Jardinier Paysagiste. Ils sont structurés autour de sept grands thèmes, chacun associé à un outil métier et à un quiz dédié :

  1. Définitions plantes et travaux du paysagiste
  2. Typologie des espaces et modes de gestion
  3. Architecture et comportement des arbustes
  4. Choix des techniques de taille
  5. Mise en pratique des techniques de taille
  6. Couverture du sol, maladies et adventices
  7. Environnement de travail, sécurité et gestion des déchets

Cette progression thématique permet d’aborder la taille des arbustes non pas comme un geste isolé, mais comme une compétence globale, intégrant observation, décision, technique et sécurité.

Former aux savoir-faire autrement

Ces questionnaires illustrent une autre manière de former :
✔️ apprendre par la réflexion et le feedback,
✔️ ancrer les règles professionnelles dans des situations concrètes,
✔️ valoriser les compétences plutôt que sanctionner les erreurs,
✔️ rendre la formation accessible à tous, partout.

En transformant un format d’évaluation en outil pédagogique à part entière, Audace et OCAPIAT proposent un format agile, duplicable et adaptable à l’ensemble des branches d’OCAPIAT, au service des compétences métier et de la qualité des pratiques professionnelles.

Découvrez d'autres projets réalisés par Audace pour Ocapiat

  • Formation e-learning des tuteurs – Accompagner et structurer la transmission des compétences
    Un parcours digital conçu pour outiller les tuteurs et maîtres d’apprentissage dans leur rôle pédagogique, en combinant apports méthodologiques, mises en situation et activités réflexives.

  • E-learning gamifié sur la sécurité au travail – Prévention des risques en meunerie (OCAPIAT)
    Un dispositif ludopédagogique dédié à la prévention des risques professionnels, utilisant la gamification pour renforcer l’appropriation des bonnes pratiques sécurité dans un environnement industriel spécifique.

  • E-learning biodiversité – Sensibilisation aux bonnes pratiques environnementales (OCAPIAT)
    Une formation digitale visant à développer les connaissances et les comportements responsables en matière de biodiversité, à travers des contenus pédagogiques accessibles, contextualisés et engageants.

Vous souhaitez en savoir plus ou imaginer votre propre solution e-learning ?

Nos équipes sont à votre écoute pour imaginer des solutions qui correspondent à vos besoins !

Ce que change vraiment la réalité mixte face à la réalité virtuelle

Longtemps confondue avec la réalité augmentée (AR) et concurrencée par la réalité virtuelle (VR), la réalité mixte (MR) trouve aujourd’hui sa place : afficher la bonne information au bon endroit, dans le monde réel, et permettre d’agir immédiatement. Décryptage des notions et des progrès qui rendent l’usage crédible sur le terrain.

Réalité mixte, réalité virtuelle, réalité augmentée : trois approches, trois expériences

C’est un trio souvent mélangé. La réalité virtuelle (VR) coupe l’utilisateur du monde pour l’immerger dans un univers simulé. Très efficace pour s’entraîner à des situations rares ou dangereuses, elle excelle dès qu’il faut tout contrôler. La réalité augmentée (AR) reste dans le réel et ajoute des informations en surimpression — pratique pour l’orientation ou la notice rapide, surtout sur smartphone. Entre les deux, la réalité mixte (MR) s’ancre dans l’environnement : les objets numériques “tiennent” à leur place, se cachent derrière une machine, collent à une vanne. Le monde physique devient l’interface.

Le déclic : un affichage stable et une interaction naturelle

Ce basculement doit beaucoup à trois progrès. D’abord l’affichage : les casques filment le monde et le réaffichent presque sans délai, ce qui stabilise les éléments virtuels et permet de lire des schémas fins. Ensuite le suivi : regard et mains sont reconnus, il devient possible de pointer, pincer, valider sans manette. Enfin l’IA : elle identifie des formes usuelles (levier, bouton, zone à risque) et adapte l’aide en fonction du contexte.

Quand la MR s’impose… et quand la VR garde l’avantage

Sur l’équipement réel, la MR est à l’aise : formation “sur la machine”, procédures guidées, contrôle qualité, dépannage assisté. L’utilisateur conserve ses repères, perçoit les dangers, collabore avec un collègue sur place ou un expert à distance. La VR, elle, reste la meilleure option lorsqu’il faut simuler un environnement absent ou interdit — incendie majeur, espace confiné, simulation pédagogique intégrale et contrôlée.

Des bénéfices mesurables, pas des promesses

Les retours convergent : montée en compétences plus rapide (la consigne apparaît là où l’on agit), erreurs réduites, traçabilité facilitée (photos, validations, courts clips), décisions accélérées sur l’implantation d’équipements. À condition de rester simple : étapes courtes (idéalement moins de 90 secondes), visuels lisibles, et intégration aux outils existants (formation, maintenance, qualité).

Ce qu’il faut garder en tête

La MR ne remplace pas la VR ; elle la complète. Elle adresse les gestes et décisions dans le réel. C’est là que la technologie tient sa promesse : rendre le monde lisible et actionnable, sans détour par un écran externe ou un manuel.

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Former à l’ère du zapping mental : un défi… mais pas une fatalité

On ne compte plus les modules e-learning qui perdent leur public en route. Face au “zapping mental” devenu réflexe chez beaucoup d’apprenants, faut-il céder au tout-microlearning, à la gamification systématique, ou à la simplification à outrance ?

Chez Audace, nous considérons que l’engagement ne vient pas d’un format unique, mais d’un design pédagogique intelligent, qui varie les stimuli, donne du rythme, et met en scène le savoir pour en faire une expérience.

Pas de zapping ? Alors scénarisons !

Zapping, surcharge, dispersion : les véritables ennemis de l’attention

Ce que l’on interprète comme un manque d’attention est souvent le symptôme :

  • d’une surcharge cognitive,
  • d’un désengagement émotionnel,
  • ou d’un contenu perçu comme peu pertinent.

Avec l’omniprésence des écrans, notre rapport à l’attention s’est profondément modifié : l’information se consomme désormais par fragments, avec des pics de concentration très courts, rarement durables sans structure narrative ou intention claire.

Selon la chercheuse Gloria Mark (UC Irvine), spécialiste de l’attention numérique, l’attention moyenne sur écran est passée de 150 secondes en 2004 à 47 secondes en 2023. Elle parle de “kinetic attention” : une attention instable, auto-interrompue, façonnée par notre environnement numérique. Cette forme d’attention fragilisée est accentuée par la consommation répétée de formats ultra courts (type Reels), qui diminue les capacités attentionnelles et la performance académique.

Mais cela ne signifie pas que nous ne sommes plus capables de nous concentrer.

Une autre étude (Samba Recovery, 2024) menée sur 262 personnes âgées de 7 à 85 ans à l’aide de tests cognitifs standardisés, montre que l’attention soutenue peut atteindre 76 secondes chez les jeunes adultes et 67 secondes chez les adultes plus âgés, dès lors que la tâche est claire et l’environnement cadré.

Conclusion : l’attention n’a pas disparu, elle est contextuelle. Ce n’est pas l’apprenant qui est “déficient” : ce sont nos modules qui doivent être repensés pour captiver, surprendre, relancer.

Scénariser pour canaliser l’attention

Pour les professionnels de la formation, l’enjeu n’est donc pas de “lutter contre la distraction”, mais de concevoir des expériences pédagogiques qui canalisent et relancent l’attention par : 

  • le rythme,
  • la variation des formats,
  • la mise en tension narrative, 
  • l’ancrage émotionnel.

Sans ces leviers, même un contenu essentiel risque de se perdre dans le bruit ambiant.

Le microlearning n'est pas un format pauvre

Le microlearning est souvent caricaturé : perçu comme une succession de contenus simplistes ou une version “TikTok” de la formation. Or, bien utilisé, il permet au contraire de construire une progression modulaire, variée et exigeante.

Chez Audace, nous l’utilisons dans de nombreux projets comme un levier d’attention :

  • pour poser une problématique courte mais percutante,
  • pour simuler une situation réelle en 3 minutes (motion design ou jeu court),
  • pour renforcer un savoir par une interaction active (quiz, choix, mise en pratique).

Exemple : dans une formation digitale (e-learning) pour des managers IT, chaque micro-module aborde un sujet concret (entretien annuel, gestion des IRP, droit du travail) avec une structure type :

  1. Accroche visuelle ou sonore (voix, image, court dilemme)
  2. Situation de travail scénarisée
  3. Message-clé
  4. Mise en pratique ou interactivité
  5. Résumé ou ouverture vers le module suivant

Ce format permet de s’adapter aux contraintes de temps tout en maintenant une progression pédagogique solide.

Scénariser, c’est organiser l’attention

Chez Audace, nous appliquons régulièrement :

  • L’effet teaser / cliffhanger : poser une question sans réponse immédiate, ou interrompre une scène à un moment critique pour inciter à la suite.
  • La mise en tension : introduire un doute, une contradiction ou un enjeu métier réel dès le départ.
  • La rupture de rythme : changer de format toutes les 2 à 3 minutes (vidéo, mise en situation, interaction, feedback) pour relancer l’attention.
  • Le feedback actif : faire réagir l’apprenant par des choix, et non seulement des clics (avec un feedback construit, pas seulement “Bonne réponse !”).

Scénariser un module, ce n’est pas écrire un film : c’est penser un parcours émotionnel et cognitif qui alterne les régimes d’attention, stimule la curiosité, et guide l’apprenant sans l’assommer. Cela passe notamment par :

  • des moments de tension cognitive (questions ouvertes, contradictions),
  • des ruptures de rythme (alternance formats : vidéo, quiz, feedback…),
  • des transitions soignées,
  • et des feedbacks actifs, qui font réfléchir, non seulement cliquer.

Hybrider les formats pour maintenir l'attention

L’enjeu n’est pas de choisir LE bon format, mais de créer un écosystème cohérent qui alterne les modes d’entrée dans le savoir :

  • Motion design ➝ pour simplifier ou vulgariser un concept
  • Simulation interactive ➝ pour faire vivre un geste ou une posture
  • Capsule audio ➝ pour varier les canaux sensoriels (idéal en situation mobile)
  • Quiz scénarisé ou jeu rapide ➝ pour réactiver les acquis
  • Mini-défis métier ➝ pour inciter au transfert

En variant les formes, on maintient l’attention, on s’adresse à des styles cognitifs variés, et on donne du plaisir à apprendre.

Et la technologie dans tout ça ?

2025 voit l’arrivée de nouvelles interfaces (WebGPU, Unity 6, casques VR allégés), mais attention : la technologie ne crée pas le rythme, elle le permet. Ce qui donne le tempo, c’est bien la conception pédagogique.

Certaines innovations peuvent néanmoins soutenir la scénarisation dynamique :

  • L’analyse des comportements d’apprentissage (temps passé, clics, abandons) pour ajuster les parcours
  • L’IA générative pour proposer automatiquement des variantes de quiz ou d’exemples selon les réponses de l’apprenant
  • Les moteurs narratifs adaptatifs qui modifient le déroulé d’un scénario selon les choix (type Twine, Ink ou moteurs Unity pour serious games)

Ce que cela change pour les concepteurs pédagogiques

Travailler sur le rythme, la variation et la scénarisation, c’est :

  • penser la progression cognitive ET émotionnelle de l’apprenant,
  • écrire des modules courts mais pas simplistes,
  • être exigeant sur les transitions, les accroches, les moments-clés,
  • adopter une vision éditoriale du module, presque comme un réalisateur.

En conclusion

L’attention n’est pas morte. Elle a changé de forme. Elle est plus instable, plus exigeante, mais aussi plus réactive quand on la sollicite avec finesse. Former à l’ère du zapping, ce n’est pas renoncer à l’ambition pédagogique. C’est concevoir autrement.

Chez Audace, nous faisons le pari de l’engagement par la qualité du rythme, la diversité des expériences et la scénarisation maîtrisée. Car au fond, ce n’est pas l’apprenant qui zappe : c’est le module qui n’a pas su le retenir.

Sources citées

  • Mark, G. (2023). Attention Span: A Groundbreaking Way to Restore Balance, Focus, and Productivity. Hanover Square Press.
    Résumé de 20 ans de recherche sur l’attention numérique.
  • Haliti-Sylaj, V., & Sadiku, L. (2024). Impact of Short Reels on Attention Span and Academic Performance of Undergraduate Students.
    Eurasian Journal of Applied Linguistics, 10(3). PDF en libre accès sur ERIC.
  • Samba Recovery (2024). Average Human Attention Span Statistics & Facts.
    Données issues d’un test attentionnel standardisé (CPT) sur 262 personnes de 7 à 85 ans.

L’émotion au service de l’apprentissage : pourquoi il faut faire vibrer pour faire retenir

Et si la clé d’un apprentissage durable ne se trouvait pas seulement dans la structure du module e-learning, mais dans ce qu’il nous fait ressentir ? 

Longtemps reléguée au second plan derrière les “objectifs pédagogiques” ou la “progression par niveaux”, l’émotion revient aujourd’hui au cœur des dispositifs de digital learning. Non pas comme simple artifice de scénarisation, mais comme vecteur fondamental de mémorisation et d’engagement. En 2025, les neurosciences, les technologies immersives et les retours d’expérience convergent : un module qui ne fait pas vibrer est un module vite oublié.

Quand l'émotion déclenche la mémoire

La relation entre émotion et mémoire n’est pas un mythe pédagogique : elle est solidement étayée par les neurosciences. Lorsqu’un événement suscite une émotion marquée – qu’elle soit positive ou négative – il est généralement mieux retenu. En cause : l’amygdale, structure cérébrale clé dans la gestion des émotions, vient stimuler l’hippocampe, centre névralgique de la mémoire. Ce dialogue émotion-mémoire favorise l’encodage et la consolidation des souvenirs.

Depuis les années 1990, des chercheurs comme James McGaugh ou Larry Cahill ont démontré que les émotions renforcent la libération de neurotransmetteurs (comme l’adrénaline), ce qui améliore la mémoire à long terme.

Ce que l’on observe aujourd’hui, ce n’est pas tant une différence liée à la nature de l’émotion (positive ou négative), mais plutôt à son intensité. En d’autres termes : ce n’est pas forcément le sourire qu’on retient, mais le frisson.

Pour les concepteurs de formations digitales, cela ouvre des perspectives concrètes : intégrer l’émotion — via la narration, l’immersion ou le design sensoriel — devient un levier puissant pour ancrer les apprentissages.

Ce que cela change pour les apprenants

L’émotion joue plusieurs rôles pédagogiques cruciaux :

  • Déclencheur d’attention : elle capte et canalise l’attention, ressource rare à l’ère du multitâche.
  • Activateur de sens : elle donne une valeur personnelle au contenu. L’apprenant n’est plus spectateur, il est concerné.
  • Moteur d’identification : elle permet à l’apprenant de se projeter dans une situation, de comprendre un enjeu de l’intérieur.
  • Facilitateur de mémorisation : elle permet de graver les messages importants en mémoire longue.

Storytelling, dilemmes, personnages : les ressorts émotionnels du digital learning

Chez Audace, nous utilisons différents leviers narratifs et visuels pour provoquer cette “vibration pédagogique” :

  • Le storytelling incarné, qui pose un cadre narratif : une vendeuse qui doute de son rôle, un manager face à une tension, un opérateur confronté à une erreur.
  • Les personnages récurrents, qui créent attachement et familiarité. Exemple : Sasha, une chargée de mission confrontée à des crises d’entreprise. Son regard, parfois naïf, parfois lucide, engage les apprenants.
  • Les dilemmes pédagogiques, qui placent l’apprenant dans une tension entre deux choix imparfaits. Dans un projet pour BPCE, des “bons et mauvais génies” suggèrent, sans orienter.

L’objectif est toujours le même : provoquer une réaction sincère. Le module ne dicte pas, il fait ressentir.

Et si l'émotion devenait mesurable ?

En 2025, les technologies d’émotion adaptative transforment la manière dont on conçoit les expériences pédagogiques digitales.
L’enjeu : adapter le contenu en temps réel, selon les réactions émotionnelles de l’apprenant.  

Par exemple :

  • baisse d’attention → variation de rythme ou introduction d’un stimulus émotionnel
  • stress élevé → retour à un rythme doux ou feedback rassurant
  • enthousiasme → renforcement des messages clés ou stimulation vers la mise en application

Le projet SensEmo, développé par plusieurs universités (Stony Brook, Chapel Hill, Hong Kong), en est un exemple prometteur. Grâce aux données captées par smartwatch (rythme cardiaque, température, conductance), un algorithme ajuste le contenu pédagogique en conséquence. Résultat : jusqu’à +40 % de réussite aux évaluations en ligne. 

Les derniers casques immersifs (Apple Vision ProHTC Vive Pro EyePS VR2…) intègrent l’eye-tracking et des capteurs physiologiques. De quoi mesurer en temps réel l’attention, le stress et l’engagement de l’apprenant.

Émotion ne veut pas dire dramatisation

Attention : il ne s’agit pas de verser dans le pathos ou l’effet spectaculaire gratuit.
Une émotion efficace en pédagogie est une émotion juste : liée au métier, à une situation crédible, à un ressenti plausible.

Même un module sur la cybersécurité ou la gestion des déchets peut faire ressentir quelque chose : une tension, un dilemme, une responsabilité.

Ce que cela change pour les concepteurs

Concevoir une émotion pédagogique, ce n’est pas faire joli, c’est :

  • penser le message clé comme un moment à vivre
  • choisir visuels, dialogues, silences qui portent du sens
  • accepter l’imperfection : le réel est flou, contradictoire, humain
  • gérer le rythme émotionnel du module : alterner les pics et les respirations

En conclusion

En 2025, l’émotion est un levier stratégique en digital learning. Elle permet d’ancrer, d’engager, de rendre inoubliable.

Si le contenu est le squelette de la formation, l’émotion en est le cœur battant.

Chez Audace, nous continuons à explorer ce champ, en alliant narration, design sensible et technologies émergentes, pour que chaque apprenant ne se contente pas de comprendre… mais ressente.

Éco-concevoir sans saboter l’expérience pédagogique : mission possible ?

Comment faire moins… sans faire moins bien ? C’est le dilemme auquel sont confrontés de plus en plus de concepteurs e-learning : proposer des expériences pédagogiques engageantes, riches et efficaces… tout en réduisant leur empreinte environnementale.

Avec la montée en puissance des politiques RSE, des bilans carbone numériques, et des exigences réglementaires (comme la future directive européenne sur l’éco-conception des services numériques), la sobriété numérique devient une composante incontournable du digital learning.

Mais peut-on réellement éco-concevoir un module sans compromettre la qualité de l’apprentissage ? Chez Audace, nous pensons que oui — à condition de bien poser les priorités.

L'impact pédagogique, pas le superflu

Comment faire moins… sans faire moins bien ? C’est le dilemme auquel sont confrontés de plus en plus de concepteurs e-learning : proposer des expériences pédagogiques engageantes, riches et efficaces… tout en réduisant leur empreinte environnementale.

Avec la montée en puissance des politiques RSE, des bilans carbone numériques, et des exigences réglementaires (comme la future directive européenne sur l’éco-conception des services numériques), la sobriété numérique devient une composante incontournable du digital learning.

Mais peut-on réellement éco-concevoir un module sans compromettre la qualité de l’apprentissage ? Chez Audace, nous pensons que oui — à condition de bien poser les priorités.

Mutualiser, modulariser, optimiser

L’éco-conception passe aussi par des choix de production :

  • Réutiliser les mêmes éléments graphiques dans plusieurs modules ou situations.
  • Créer des bibliothèques de composants (boutons, feedbacks, icônes) sobres et cohérents.
  • Segmenter le contenu en modules courts et réutilisables (logique de microlearning bien conçue = sobriété + efficacité).

C’est aussi l’occasion de questionner : tout doit-il être en vidéo ? En motion ? En voix off ? Parfois, une capsule interactive ou un mini-scénario textuel suffit — et pèse beaucoup moins.

Moins de poids ≠ moins d’impact

La clé, c’est de ne pas confondre sobriété et appauvrissement.
Un module sobre n’est pas un module pauvre : il est dépouillé de ce qui distrait, pour mieux concentrer l’attention sur ce qui compte.

Et paradoxalement, cette approche renforce souvent la clarté pédagogique :

  • Des messages plus courts, mieux hiérarchisés
  • Une navigation plus fluide
  • Une expérience plus agréable sur tous les appareils (y compris à faible débit)

Ce que fait Audace

Chez Audace, l’éco-conception fait partie intégrante de notre démarche qualité :

  • Optimisation systématique des médias (poids, codecs, formats)
  • Design épuré mais valorisant, au service du contenu
  • Modules testés sur équipements variés (PC, mobile, débit réduit)
  • Approche modulaire, pensée pour durer et s’adapter

Nous formons également nos équipes à la sobriété numérique, en lien avec nos engagements RSE.

En conclusion

Éco-concevoir un module digital ne veut pas dire en réduire l’impact pédagogique.
Au contraire, cela oblige à se concentrer sur l’essentiel : le message, la mise en situation, l’action de l’apprenant.

C’est une contrainte… mais aussi une formidable opportunité de faire mieux avec moins.

Pas d’engagement sans sens : remettre l’intention pédagogique au cœur du module

L’esthétique, l’interactivité… et après ? Trop de modules e-learning sont beaux, interactifs… mais vides. Des animations fluides, des quiz bien intégrés, des voix off dynamiques… et pourtant, l’apprenant termine le parcours sans vraiment savoir ce qu’il doit retenir, ni comment l’appliquer. Ce paradoxe est de plus en plus courant dans les formations digitales, où l’esthétique et la technologie prennent parfois le pas sur l’essentiel : le sens de ce que l’on apprend.

Chez Audace, nous sommes convaincus d’une chose : l’engagement durable naît du sens perçu. Un module n’a pas à être spectaculaire pour être efficace, mais il doit toujours poser une intention claire, concrète et mobilisable. Recentrer la conception pédagogique sur cette intention, c’est remettre l’apprenant – et non l’effet waouh – au centre.

Pourquoi j'apprends ça ? Une question trop souvent oubliée

Lorsqu’un apprenant commence un module, il se pose presque toujours – consciemment ou non – la question “En quoi cela va me servir ?”.

Si cette question ne trouve pas rapidement de réponse claire, deux choses risquent de se produire : une baisse de motivation, et une attention dispersée.

Plusieurs recherches ont montré que la présentation explicite des objectifs pédagogiques dès l’introduction a un impact direct sur l’engagement et la persévérance. Une étude présentée lors de la conférence ICLS (International Conference of the Learning Sciences, 2022) démontre notamment que les modules qui contextualisent clairement le contenu dès le début — en lien avec des cas concrets ou des situations professionnelles — favorisent l’engagement cognitif, émotionnel et comportemental des apprenants.

Autrement dit : ce qui donne envie d’apprendre, ce n’est pas d’abord l’esthétique ou la technologie, mais la promesse d’un usage concret, identifié et immédiat. Un module qui répond rapidement à la question “Pourquoi j’apprends ça ?” pose les bases d’un engagement durable.

L’intention pédagogique : boussole oubliée ou trop générique

Trop souvent, les objectifs pédagogiques affichés sont :

  • trop flous (“connaître les règles de sécurité”),
  • trop nombreux (5 à 7 objectifs dans un module de 10 minutes),
  • trop loin du terrain (“appréhender les enjeux liés à la responsabilité managériale”).

Résultat : l’apprenant lit (ou écoute) sans savoir ce qu’il doit vraiment faire de ce contenu.

Chez Audace, nous préférons des intentions pédagogiques claires, orientées vers l’action, par exemple :

  • “Être capable de réagir face à un client mécontent dans un point de vente”
  • “Identifier les bons réflexes pour éviter un risque électrique en atelier”
  • “Mener un entretien annuel en valorisant les réussites et en cadrant les axes de progrès”

Ces formulations orientent tout le reste du module : scénario, interactions, feedback, quiz final.

Donner du sens, c’est créer de la mise en situation

Une intention pédagogique n’est pas une ligne théorique. Elle doit être traduite dans :

  • des situations réalistes : pas de généralités, mais un contexte, un lieu, un enjeu.
  • des décisions à prendre : l’apprenant doit se positionner, agir, réfléchir.
  • des conséquences visibles : ce que je fais a un effet (même simulé), ce que je dis a une portée.

Exemple chez Audace : dans un module sur la fiabilité en industrie, chaque bonne pratique est illustrée par une micro-situation (ex : alerte au moindre doute, communication entre équipes). Mais au lieu d’en faire un inventaire, nous avons scénarisé une journée d’un opérateur, avec des choix concrets à faire, des erreurs possibles, et des conséquences en cascade. L’intention pédagogique est incarnée à chaque étape.

L’esthétique au service du sens, pas l’inverse

Le design, l’interactivité, les animations sont précieux – mais ils doivent servir la clarté du message, pas l’éclipser.

Quelques principes que nous appliquons dans nos modules :

  • Un message-clé par écran, jamais plus.
  • Un fil conducteur visuel et narratif, pour guider sans distraire.
  • Des interactions qui activent la réflexion, et pas seulement des clics pour faire joli.
  • Des feedbacks explicatifs, pour ancrer l’apprentissage (pas de simple “Bonne réponse !”).

Ce que nous évitons : l’effet “sapin de Noël pédagogique”, à savoir des modules trop denses, où chaque écran tente d’en faire trop, sans hiérarchie des informations.

La tentation du gadget : attention au bruit pédagogique

En 2025, les outils auteurs, moteurs immersifs et IA génératives permettent de créer facilement des expériences spectaculaires. Mais le risque est grand de faire du bruit pédagogique : beaucoup d’effets… peu de substance.

Recentrer le module sur son intention pédagogique, c’est oser :

  • ne pas tout dire, mais dire l’essentiel,
  • ne pas impressionner, mais faire comprendre,
  • ne pas divertir seulement, mais faire agir.

Un module efficace ne cherche pas à tout faire, mais à faire passer un message clair, actionnable, utile.

Ce que cela change pour les concepteurs

Remettre l’intention pédagogique au cœur du design, c’est :

  • Commencer chaque projet par une question simple : “Que doit savoir-faire l’apprenant à la fin ?”
  • Valider chaque écran avec ce critère : “Est-ce que ça aide à atteindre l’objectif ?”
  • Refuser les éléments “hors intention” (illustration décorative, interaction gadget)
  • Travailler en binôme pédagogique / graphisme pour aligner fond et forme.

En conclusion

La bonne question n’est pas “est-ce que le module est beau ?” ou “est-ce que l’apprenant a cliqué 12 fois ?”
La bonne question est : “Est-ce que l’apprenant a compris, retenu… et saura le faire demain ?”

Chez Audace, nous plaçons cette intention au cœur de chaque projet. C’est ce qui nous permet de créer des modules élégants, oui – mais surtout utiles, incarnés, efficaces.

Parce qu’au fond, le sens, c’est ce qui reste quand l’écran s’éteint.

Sources citées

  1. Mark, G. (2023). Attention Span: A Groundbreaking Way to Restore Balance, Focus, and Productivity. Hanover Square Press.
  2. Haliti-Sylaj, V., & Sadiku, L. (2024). Impact of Short Reels on Attention Span and Academic Performance of Undergraduate Students. Eurasian Journal of Applied Linguistics, 10(3).
  3. Samba Recovery (2024). Average Human Attention Span Statistics & Facts.
    – Données issues d’un test attentionnel standardisé (CPT) sur 262 personnes de 7 à 85 ans.
  4. ICLS 2022 – International Conference of the Learning Sciences.
  5. Wang, Y., & Baker, R. (2015). Content or Context: Which Matters More in Online Learning? Journal of Online Learning and Teaching, 11(1).

Apprendre en immersion : ce que la VR change vraiment à la pédagogie

La réalité virtuelle a longtemps été regardée comme un gadget technologique séduisant, mais trop coûteux, trop complexe, ou trop déconnecté des besoins pédagogiques concrets. Aujourd’hui, ce regard change. Plus accessible, plus ergonomique, la VR s’impose progressivement comme un véritable levier pédagogique, en particulier dans les environnements professionnels. Mais que change-t-elle vraiment pour l’apprenant ? Est-ce l’immersion elle-même qui fait la différence… ou la façon dont elle est exploitée pédagogiquement ?

Chez Audace, nous pensons que la VR a un potentiel transformateur, à condition de concevoir des expériences où l’immersion sert l’intention pédagogique, et non l’inverse.

Apprendre en faisant, sans risque

Le premier avantage – et non des moindres – de la VR est de permettre à l’apprenant de vivre des situations professionnelles concrètes, sans les risques du réel.

Dans un environnement sécurisé, l’apprenant peut :

  • manipuler des équipements complexes,
  • prendre des décisions critiques,
  • expérimenter les conséquences d’une erreur.

 Cette logique du “safe fail” (échouer sans dommage) est précieuse pour les métiers techniques, industriels, logistiques… mais aussi pour les soft skills. Elle favorise l’autonomie, la prise de conscience, la répétition, et donc… l’ancrage.

Exemple chez Audace : dans un simulateur VR pour TSO, nous avons reconstitué la conduite d’une bourreuse ferroviaire dans des conditions réalistes. L’apprenant s’immerge dans la cabine, manipule les commandes, ressent la dynamique de l’engin. S’il fait une erreur, il en perçoit les conséquences immédiates, sans danger – ce qui le prépare mieux qu’un PowerPoint ou une simple vidéo.

Focus, présence, attention : la puissance cognitive de la VR

La réalité virtuelle mobilise des ressources cognitives spécifiques :

  • Présence immersive : l’impression d’être dans la situation, pas devant un écran. Une étude publiée dans Frontiers in Virtual Reality (2023) montre un score de présence significativement plus élevé en VR qu’en 2D (moyenne > 3,5/6 vs < 3), avec une activation physiologique accrue.
  • Mémoire spatiale : la VR active une mémoire contextuelle plus riche. Une étude publiée en 2022 montre une rétention de 92 % à une semaine dans une simulation VR, contre 76 % dans un environnement neutre.
  • Focus attentionnel : l’isolement sensoriel du casque limite les distractions extérieures, favorisant la concentration.

Plus largement, une méta-analyse de 2021 portant sur 43 études (Yu et al.) conclut à des gains significatifs de la VR sur les résultats d’apprentissage, en particulier sur les compétences intellectuelles et motrices. Une autre revue de 2023 observe un effet fort sur l’engagement cognitif des apprenants (g = 0,85).

Mais attention : ces bénéfices ne sont pas automatiques. Ils dépendent directement de la qualité du design pédagogique, de la pertinence des interactions, et de l’adéquation avec les compétences visées.

Empathie et soft skills : la VR pour changer de point de vue

La VR n’est pas seulement utile pour des gestes techniques. Elle permet aussi d’incarner des situations humaines sensibles, où la posture, le ressenti, l’intelligence émotionnelle sont clés.

En immergeant l’apprenant dans le point de vue d’un client, d’un patient, d’un collègue, on favorise :

  • la prise de recul,
  • le développement de l’empathie,
  • la compréhension des mécanismes relationnels complexes.

Exemple chez Audace : dans une simulation développée pour un acteur du transport public, un chef de bord doit prendre en charge un usager désorienté sur un quai. L’apprenant est confronté à des comportements, des attentes implicites, des contraintes de temps. Il doit agir en tenant compte du cadre légal, mais aussi de l’humain. Le feedback à chaud, contextualisé, lui permet de s’ajuster progressivement.

L’arrivée de casques plus accessibles : un tournant en 2025

Longtemps freinée par des coûts élevés et une logistique complexe, la VR entre désormais dans une phase de maturité technologique et économique :

  • Les casques Pico 4 Enterprise, Meta Quest 3 ou HTC Focus 3 offrent une très bonne qualité d’image, un confort d’usage accru, et des interfaces intuitives.
  • Le développement d’outils comme Unity 6 et WebGPU permet de créer des expériences plus légères, mieux optimisées et parfois cross-plateformes.
  • L’éco-conception progresse, avec des scénarios réutilisables, mutualisables, et déployables en cloud ou via MDM.

Autrement dit : la VR devient une option réaliste pour les formations en entreprise, dès lors qu’elle est bien ciblée.

Ce que la VR ne fait pas… si elle est mal conçue

La VR ne remplace ni un bon formateur, ni un parcours structuré.
Elle n’apprend rien par elle-même. Elle met en situation, déclenche une expérience, provoque une réaction. Mais sans feedback clair, sans consigne précise, sans transfert vers le réel, elle peut rester une bulle déconnectée.

Les écueils fréquents :

  • scénarios trop contemplatifs, sans enjeu ni objectif clair,
  • interactions gadgets sans impact pédagogique,
  • absence de feedback ou de lien avec les compétences attendues.

C’est pourquoi, chez Audace, chaque simulation VR s’intègre dans un parcours pédagogique plus large, avec briefing, débriefing, et accompagnement.

Concevoir une expérience VR utile, c’est…

  • Définir des objectifs précis, liés à une compétence ou une situation métier.
  • Créer une mise en situation crédible, pas un décor de science-fiction.
  • Favoriser l’action et la décision, plutôt que la démonstration passive.
  • Prévoir un feedback structurant, qui aide l’apprenant à comprendre et progresser.
  • Permettre l’itération, pour expérimenter différentes approches, observer les conséquences, ajuster ses choix.

En conclusion

La réalité virtuelle n’est pas un gadget pédagogique. C’est un outil puissant – mais exigeant.
Elle ne vaut que par la qualité de l’expérience proposée, et l’intention pédagogique qui la structure.

Sources citées

  1. Frontiers in Virtual Reality (2023) – « Virtual environments elicit higher presence and physiological arousal than 2D ». 
  2. Yu, Z. et al. (2021). « A meta-analysis and systematic review of the effect of virtual reality technology on users’ learning outcomes ». ResearchGate
  3. Sustainability, MDPI (2023). « Effectiveness of immersive VR in health and education ». https://www.mdpi.com/2071-1050/16/19/8520
  4. ResearchGate (2023). « Effectiveness of Virtual Reality on Learning Engagement: A Meta-analysis ».

OPCO 2i cartonne avec le elearning !

Depuis 2021, l’UNIDIS (Union Intersecteurs Papiers Cartons pour le dialogue et l’ingénierie sociale), en partenariat avec la CPNEF (Commission Paritaire Nationale Emploi Formation) de l’Intersecteur Papier-Carton, a entrepris de renforcer son offre de formations digitales, notamment pour répondre aux besoins en compétences sur les métiers en tension de la production et de la maintenance.

Avec le soutien d’OPCO 2i, opérateur de compétences interindustriel, UNIDIS a fait appel à Audace pour concevoir une série de modules elearning conçus dans un univers créatif original pour renforcer l’impact de la formation.

Le concept

L’origami, art japonais plurimillénaire du pliage du papier, est fondé sur deux plis fondamentaux : le pli montagne et le pli vallée. Grâce à un langage graphique simple, composé d’une dizaine de symboles (lignes, flèches, signes de répétition), il est possible de créer des figures très complexes, sans même connaître la langue japonaise.

Aujourd’hui, cette technique est utilisée jusqu’à la NASA, notamment pour optimiser le pliage et le déploiement de panneaux solaires dans l’espace. Les possibilités sont infinies.

Ce concept créatif permet de reconnecter visuellement et symboliquement la formation au matériau papier, et de valoriser une filière tournée vers l’avenir, capable de se réinventer.

Une expérience d'apprentissage originale et engageante

Pour répondre aux attentes de la branche, Audace a conçu une expérience pédagogique ludique, s’inspirant de l’univers poétique de l’origami. L’apprenant est guidé tout au long de son parcours par un personnage virtuel, rappelant le célèbre Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry.

Véritable fil conducteur entre chaque module, ce personnage imaginaire bien connu de tous accompagne l’apprenant dans sa découverte des grandes étapes de la fabrication du papier, sa transformation, ses usages, mais aussi les fondamentaux de la communication et de l’amélioration continue dans ce secteur. 

Sept modules ont ainsi été déployés dans cet univers  :

  • Machine à papier
  • Ligne de transformation du papier-carton
  • Communication et travail en équipe
  • Amélioration continue
  • Électronique imprimée
  • Contact alimentaire
  • Fonctionnement d’une sécherie de machine à papier

Chaque module, d’une durée de 20 minutes, immerge l’apprenant dans un environnement graphique inspiré des textures du papier, du carton et du bois et est enrichi :

  • d’une scénarisation ludique
  • d’écrans synthétiques à l’esthétique soignée, 
  • d’activités interactives variées,
  • d’une voix off humaine

Le tout apporte une dimension émotionnelle qui favorise l’engagement et la mémorisation des savoirs.

Un huitième module, consacré à la sobriété énergétique, a également été développé dans un univers visuel distinct, mais respectant les mêmes principes pédagogiques.

Dispositif

Ces modules elearning, utilisables aussi bien en présentiel qu’en distanciel, reposent sur une pédagogie formative : chaque séquence se termine par une évaluation non bloquante, accompagnée d’une correction détaillée et d’un feedback personnalisé.

L’expertise métier a été apportée par OPCO 2i, tandis que les modules ont été livrés au format SCORM 1.2 / SCORM 2004, compatibles avec la plateforme LMS Rise Up.

Objectif

Développer les compétences des salariés, intérimaires, demandeurs d’emploi ou étudiants, afin de répondre aux enjeux de compétitivité et de productivité de la filière papier-carton.

Cibles

Cette formation s’adresse à l’ensemble des acteurs de la branche Papier-Carton souhaitant obtenir un Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) spécifique à la filière :

  • Salariés
  • Intérimaires
  • Demandeurs d’emploi
  • Étudiants en BTS

Le pouvoir du décalage en formation

Un levier trop souvent sous-estimé pour apprendre vraiment

Pourquoi se souvient-on d’un formateur un peu décalé, d’une image frappante ou d’un exercice inattendu ? Parce que le cerveau retient ce qui interrompt la routine. Ce qui provoque un léger “bug” cognitif. Ce qui nous oblige à sortir du mode automatique.

Le décalage, qu’il soit cognitif, émotionnel ou sensoriel, agit comme un véritable accélérateur d’apprentissage. Il attire l’attention, stimule la curiosité et pousse à reconstruire du sens. En formation, il devient un outil stratégique pour mobiliser l’apprenant, raviver son intérêt et renforcer l’ancrage mémoriel.

Le décalage cognitif : surprendre pour mieux apprendre

La dissonance cognitive est un mécanisme bien connu des sciences de l’apprentissage. Lorsqu’une information vient contredire une représentation mentale préexistante, cela génère un inconfort. Le cerveau cherche alors à résoudre ce conflit, en réajustant ses connaissances.

En formation, proposer un exemple contre-intuitif, une démonstration volontairement fausse ou une situation paradoxale permet de provoquer ce type de réaction. Ce trouble momentané favorise la réflexion active et la reconstruction du savoir.

Le décalage émotionnel : stimuler la mémorisation par la surprise

Les apports des neurosciences confirment que les émotions jouent un rôle déterminant dans les processus d’apprentissage. En particulier, la surprise déclenche l’activation du locus coeruleus, une région du tronc cérébral qui libère de la noradrénaline, favorisant ainsi l’attention et l’encodage en mémoire.

Dans un module de formation, l’introduction d’éléments inattendus – qu’ils soient narratifs, visuels ou interactifs – permet de maintenir un niveau élevé de vigilance cognitive. La surprise agit comme une relance de l’attention, au moment où celle-ci pourrait faiblir.

Le décalage analogique : mobiliser la mémoire associative

Les métaphores et les analogies jouent un rôle précieux dans la compréhension des concepts complexes. En rapprochant un savoir nouveau d’un univers familier, elles facilitent la création de liens neuronaux solides. Le cerveau humain fonctionne largement par association : il mémorise plus facilement ce qui s’inscrit dans une structure connue.

Recourir à des images décalées, à des univers narratifs inattendus ou à des comparaisons originales permet de renforcer l’ancrage des contenus, tout en stimulant l’imaginaire de l’apprenant.

Le décalage expérientiel : créer un effet de surprise dans la pratique

L’apprentissage par l’expérience gagne en efficacité lorsqu’il introduit des éléments de rupture. Une situation dont le déroulement ne correspond pas à ce que l’apprenant attendait, une conséquence inattendue, un obstacle nouveau : autant de leviers pour favoriser l’apprentissage actif.

Ce décalage entre l’attendu et le réel déclenche une activité de résolution de problème, qui stimule la compréhension en profondeur. L’apprenant n’applique pas une règle : il en découvre la pertinence dans l’action.

Le décalage réflexif : favoriser une restitution créative

La phase de restitution est également propice à l’introduction d’un décalage pédagogique. Demander à un apprenant de résumer une notion sous forme de schéma, de slogan, de jeu de rôle ou de carte mentale l’oblige à reformuler activement. Ce changement de registre génère une activité métacognitive bénéfique à la consolidation des connaissances.

Loin d’être un simple exercice de forme, ce type de restitution oblige l’apprenant à hiérarchiser l’information, à sélectionner l’essentiel et à reformuler dans son propre langage.

Le décalage face à la routine : relancer l’attention dans les formations obligatoires

Certaines formations sont suivies de manière récurrente : sécurité, conformité, hygiène, RGPD… Dans ces contextes, les apprenants ont souvent l’impression de déjà connaître les contenus. Cette sensation de routine est un frein à l’attention et à l’engagement.

Le recours au décalage y est particulièrement pertinent. Il permet de réactiver la curiosité, de déjouer les automatismes et de replacer l’apprenant dans une posture d’ouverture. Un univers narratif inhabituel, une structure de module inversée ou un ton volontairement décalé peuvent suffire à relancer une dynamique d’apprentissage, même sur un contenu déjà connu.

Conclusion

Le décalage n’est pas un artifice. Il est un ressort fondamental de l’apprentissage humain. En introduisant de l’inattendu, de l’émotion ou de la complexité là où l’on n’en attendait pas, il force l’apprenant à quitter sa zone de confort, à mobiliser activement son attention et à reconstruire du sens.

Dans une pédagogie trop linéaire, l’apprenant risque de rester passif. Dans une pédagogie qui ose le décalage – dosé, pertinent, ciblé – l’apprenant est interpellé, impliqué, durablement marqué.